mercredi 30 juillet 2008

J'attends toujours


Le vent a balayé les tempêtes 
 Dans la lumière timide de l'aube
La brise rêve de voyages
 En regardant l'horizon des avenirs
 Qui bordent mes souvenirs
 
Est-ce le toit de ta maison
 Qui vogue au loin
Dans ce ciel miné d'orages
 J'attends toujours
Assise sur le sable
 De voir passer ces mots très beaux
 Qui peuplent mes images
 Bercent ma déraison
 Me font oublier les saisons 

 Les jours s'égrènent 
Dans la file des nuages 
J'écoute le silence 
Se poser sur la plage 
Le vide résonner dans son sillage
 
Faut-il être d'un autre âge 
Pour achever la moisson 


©



 Théa Casamance
Juillet 2007








mardi 29 juillet 2008

Je vous offre la Paix



Mes blessures asséchées
Les rêves s’installent arc-boutés sur la mer
Le bruit immortel des vagues
Caresse le sable mouillé
Enscintillé de trésors à peine cachés

Je me berce de voyages
De pays soyeux de plaines apaisantes
Fatiguée de la guerre
Des combats anonymes
Qui ne sont que blasphèmes
Je désire une trêve et vous parler de paix

Je vous offre une main tendue
D’où glisse une rivière d’étoiles
Cueillies au bord des nuits d’insomnies
À la lumière d’été
Dans le vent léger qui décoiffe les fées

Je vous offre un cœur blessé
Grand comme un océan sans rivages
Et qui se donne en partage
Je vous offre une chanson
Pour étonner votre maison

Je vous propose ce que j’ai de meilleur
Une paix franche et lumineuse
Les ailes des anges pour protéger votre route
La force du vent pour repousser vos doutes
Je vous donne l’essence de la terre
Que je respire à l’aube
La lumière du jour pour éclairer vos nuits
La chaleur en hiver
Pour réchauffer vos lits

Je vous offre l’amour que la vie m'a repris
Et pour demain — une Paix sans dédit

-
Théa
Juillet 2008

Lui



Le soleil sortit vainqueur
De la fragile subtilité des espérances
La tempête balayée
L'horizon enfin libéré
J'ai marché dans l'écume des vagues
Venant mourir sur le sable
Je me suis baignée dans le vent
Repue du vacarme de la mer
Fondue dans le temps

Me voilà fière
Sure de ma route
Dans l'oubli universel des infortunes
La splendeur de l'infini rayonnant sur l'asphalte
La fièvre au cœur
Hurlant de bonheur

J'ai chassé de ma route les démons hurlants
Sécher mes larmes
Ma tête baignée de lumière
je joue avec les oiseaux
Partage leur frêle destin

Je parle haut explosant de vie
Autour de moi je ne vois que LUI
Beauté incommensurable dans l'impossible présence
Là — maintenant — je crois

-
Théa
Mai 2007

jeudi 24 juillet 2008

Le Marais vendéen



Sur les bords de l’étang
De fines vapeurs montent des eaux tranquilles
Une barque sans amarres dérive sans vie
Fantôme étrange douce folie

Le canard siffleur nerveux s’envole vers son destin
Effraie la poule d’eau
Suivie de ses poussins
Un cygne glisse sur la mare
Le busard des roseaux s’installe pour dormir

Une odeur de menthe et de fève sauvage
Parfume l'herbe de la prairie
Personne dans l'abri du guetteur
Le ruisseau chuchote la terre soupire

Dans les maisons les langues se délient
Les portes se ferment les fenêtres aussi
On se raconte des histoires étranges
Qui glacent et vous dérangent

Terre de solitude humide et secrète
Propice au recueillement
Le marais s’endort paisiblement

-
Théa
2004

Paresse



L'été berce de tendresse 
L'atmosphère feutrée
 D'un matin qui s'éveille 
Douceur de l'air 
Accompagnée d'un vent de paresse 
 Je me laisse inonder 
Par cette ouate silencieuse 
Offerte par la terre en éveil 
 Au loin la mer déroule à l'infini
 Des vagues de caresses 
Sur l'océan qui gémit
 À peine voilé 
D'une lumière blanche et glacée 
 Je me dissouts totalement
 Dans cette beauté 
Qui s'offre indécente
 Au monde empressé 
Cicatrise mes peines et mes rancœurs 
 La confiance s'impose 
Dans l'aube qui s'épanouit 
À l'ombre des nuages


©



 Théa Casamance 2006




mardi 22 juillet 2008

Absence


Là bas si près que je n’ose vous voir 
Le vent qui bruit dans les peupliers 
Berce votre sommeil 
Et me tient éveillée
 
 J’entends dans l’air frais du matin 
Qui glace votre corps 
Et vous faire remonter le drap de la solitude 
Votre souffle inquiet 
Qui réveille les fées 
Et rythme vos amours
 
 Cette nuit la main sur la page 
Le rêve s’est un instant figé 
Aux dessins d’un visage
 
 Le ciel vous offre 
Le cadeau perpétuel des mots 
Qui s’épanouissent au regard de la lune 
Rieuse et coquine
 Et me comblent de bonheur 
Lorsque je les croise 



©




Théa Casamance 2006




Les Mots apprivoisés



Des mots de détresses
Cachées sous les désespérances
S’échappent parfois impudentes de notre esprit
Accostent là sur le bord des lèvres
Dérivent au bout de nos doigts
Sans prévenir
Blessant l’autre qui écoute sans mot dire

Ces phrases jetées à la rivière
Comme une volée de prières
À l’infini des espaces
Écorchent quelquefois au passage
Le rêveur du rivage
Suspendu incrédule à ses voyages

Ces paroles qui offensent sans vouloir
Poussent au désespoir
Les âmes fragiles — sont maudites
Je laisse à ceux qui savent
Ces vocables si redoutables
Retourne au plus profond des secrets du jardin
Cueillir les rêves muets
Le silence sait bien calmer les doutes
À l'ombre incertaine des mots
Avec égards apprivoisés

-
Théa
2008


Plus rien à dire


Je n’avais plus rien à dire 
Que vous ne puissiez entendre 
Vous désiriez continuer de cheminer
 À l’orée des flaques de boue 
Dans les sentiers ombrageux 
Gorgés de monstres haletants 

 Je n’ai plus rien à dire
 Qui puisse vous réconforter 
Vous ne vouliez entendre 
Que le bruit du vent qui souffle en septembre
 Et tue le soleil de l’été  

 Je n’ai plus rien à dire 
Le froid s’installe en dehors des saisons 
L’amour a piétiné les routes ensemencées 
La désespérance de chaque jour 
Charme désormais nos âmes engagées 
 
 Je n’ai plus rien à dire 
Sur ce chemin gorgé de mines 
Quelqu’un avance pourtant en silence 
Le dos courbé sous les chagrins 
Et je l’emmène 
Loin de ces sinistres ouvrages
 Retrouver les goélands virevoltant sur la plage 
Regarder sur la dune la mer déchaînée 
Le soleil se baigner 


 Je n’avais plus rien à dire 
Les destins s’entrecroisent et se décroisent 
Au rythme des combats 
Il faut savoir partir

 ────────────────────────── 
 
J'allais oublier de vous dire 
Le ciel est si beau ce soir 
Que l'on peut se parler encore et encore 
À l’ombre des maisons 
Avant de vivre en déraison 



©


 - Théa Casamance  2007




Le Vacarme des cœurs



On fait sa vie à coups de poing
À coups de gueule
À coup de larmes
De cris de soleil
Sur le vacarme des cœurs

Les rêves enfouis au fond du puits sont à l'abri
Il faut s'enfuir de ce pays
Ne rien chercher pour être heureux
Que les caresses de la pluie
Le bavardage insouciant du vent sur l'océan
Le silence dans les ténèbres où je survis

Il faut aimer les goélands
Le regard émerveillé des enfants
Le soleil couchant derrière notre maison
Où toi et moi sommes assoupis
Dans le calme de la nuit
La lumière qui enflamme la terre
Aux couleurs de l'enfer

Les chemins croisés de vos vies
N'ont d'autres but que le malheur
Je vous envie sans tromperies
Vous qui n'espérez plus — Le bonheur

-
Théa

Dune



Je rêve des espaces bleus
Illuminant la mer
De l'odeur des immortelles
Sur la dune si belle où je me perds
De la caresse du vent sur ma joue

Je vaincrai les ténèbres
Où des bêtes immondes
Respirent à l'ombre de leurs proies

Sur la grève le jour se lève
Les vagues vomissent l'écume amère
De mes blessures d'hier

La nuit agonise chaque matin
Dans l'aube qui s'éveille
Et lorsque je m'étire
Un rêve de tendresse
Illumine ma vie chargée d'ennuis
La mémoire les oublie

-
Théa
2006

lundi 21 juillet 2008

Fenêtre



Partir si loin du monde
Anéantir la mémoire
Les souvenirs flottent dans l'air

Personne ne me retient
Sinon l'ombre perfide
De tendresses possibles

S'arrêter sur ces plages blondes
Où la paix vous inonde

J'existe là-bas
Derrière ces champs d'étoiles
J'habite des espaces infinis
Un refuge de glace pour logis

T'inventer cheminer vers toi
Se laisser surprendre
Derrière la transparence des corps

Ton âme m'effleure
M'emmaillote
Me confine calmement

Je m'enroule au creux d'un nuage
En panne dans un ciel sans ombrage

Bercée par la mer
Je reste là
Devant l'aube qui s'ennuie
Vision unique de l'indicible
J'écoute le néant imperceptible

J'emprisonne le silence

-
Théa
2005

Avenir



Les jours s'égrènent
Dans l'impossible floraison de mon être
Seule la pluie sur les vitres
Explosion d'étincelles et de lumière
Accompagne ma solitude

Les fleurs sur les branches épuisées du prunus
Annoncent-elles le printemps
L'avenir me pétrifie

Il faut qu'une bouche déborde
De paroles gorgées de beautés
Aux images et aux couleurs étoilées
Que les oiseaux s'envolent derrière les montagnes bleues
là où le silence s'amarre
Aux profondeurs des eaux glacées
Les anges flottent et vaguent
M'invitent au-delà du néant à me fondre
Dans la plénitude d'une terre humide et secrète

Je visite la planète blanche
Écoute le chant mélancolique de la baleine
Se plaindre des hommes stupides et inconscients
La lumière cristalline diffuse sur la banquise
Un abyssal spectacle me translucide

J'habite le pays des hommes oubliés
De froid et de glace
Paré de beautés de rêves espérés
Éclatant dans la lumière fervente de l'été
D'un monde qui borde les espaces
Où je rêve ma vie

-
Théa
2006
La Planète Blanche de JL Étienne

samedi 19 juillet 2008

Ces jours sans toi



Ces jours sans toi
Sans rêves
Sans mots
Ces jours qui passent sans histoires
Mes images sont folles
Les rivages sans espoirs
Les chemins parcourus sans but
Le regard vide
Au loin
Perdu

Je suis allée à l'autre bout de la plage
Voir la mer
Celle que tu préfères
Toucher le sable
Recueillir les embruns
Ceux que tu respires le matin

Il n'y avait rien
Seulement les nuages
Qui jouaient sur la plage
Et des chemins de coquillages
Sans doute es-tu parti
Loin d'ici
Dans un pays sauvage
Où l'on oublie l'orage de la vie

-
Théa
2006

vendredi 18 juillet 2008

La Maison du Poète



La maison tourne le dos à la mer
Pour mieux l'entendre sans la voir
Petite maison blanche ourlée de lumière
Blottie au milieu d'un jardin clos
Il y fait toujours chaud

Le soir dans l'ombre
S'ébroue le chahut caverneux incessant
Des dévoreurs de nuits
Les spectres envahissent la maison du poète
Leurs hurlements le réveillent
Le jettent hors de son lit

Lassé de leurs ébats meurtri
Il se lève dans le noir
Déverse sur le papier livide
De longues phrases insolentes
Qu'il oubliera un moment
Pour s'allonger sur le divan

À l'aube
Les mots agiles dansent
Gesticulent
Se déplacent
Insolents
Composent des textes intenses
Redoutables ou tendres

La lumière avale doucement
L'obscurité endimanchée d'étoiles
Le feu crépite dans la cheminée
L'atmosphère pénétrante
Impalpable
Glisse entre les livres alignés
Sur l'étagère fatiguée

Seule la solitude habite la maison du poète
Un cœur parfois s'y arrête
Mon âme s'y repose souvent

-
Théa
Septembre 2005

Je t'entends marcher sur la mer



Lorsque mes sens à mon réveil
Auront fini de m'entraver
La légèreté de l'air aura calmé mon cœur
La terre oubliée s'effacera de ma mémoire
Mon regard filera vers l'azur infini.
Alors seulement je pourrais t'aimer
Au plus profond des eaux tranquilles
Vagues infinies ultimes caresses

Nous naviguerons au large d'un océan de lumière
Sur une barque prêtée par le vent
Dormirons sur une plage de nacre
Brodée d'oiseaux rares
Leurs chants nous berceront de leur douce mansuétude
Serons nous ici ailleurs
Dans cette vie une autre
Ta main me lâchera-t-elle au milieu des flots défaits

J'attends que tu me conduises
Dans ce jardin d'immortelles
Poivrées ensalées d'océan
Nous nous raconterons
Des histoires éclaboussées d'étoiles
Qui feront s'esclaffer les sirènes

Je t'entends marcher sur la mer

©

Théa
Mai 2005

Le bonheur vient de la mer


L'aube s'étire dans la lumière 
D'un jour de printemps 
Le ciel bleu n'a pas encore d'oreilles 
La vie s'installe doucement 
Tintamarre des oiseaux allant et venant 
Sur le mur du jardin 
Joie indicible d'un moment unique 
Le temps s'arrête 
Le soleil déjà haut m'isole de l'ennui 
Tout est miracle aujourd'hui 

 Les yeux secs, je regarde cette journée 
Pure de tout acte
J'arrive vivante de si loin 
Vierge de toute rancœur de toute peine 
J'entends là-bas le ronronnement de la mer 
Sourd présent implacable 
Comme un reste de tempête immuable 
La brise m'éveille doucement 
À cet hymne de la terre 
Le sable chaud hiberne encore 
Des pas des promeneurs solitaires 
Je m'enrobe de nuages 
 Le bonheur vient de la mer 


©



 Théa Casamance
Juin 2005




mercredi 16 juillet 2008

Un jour



Je vous arracherai les yeux
De m'avoir préféré les jupons de trottoirs
Oublieux et volages
Qui vous laissent fourbus solitaires et maussades
Sur les routes sans buts
Il pleut des cris de rage

Je vous pousserai du haut de la falaise
Dans les brouillards de mer
Qui recouvrent la terre défleurie et malade
Je caresse l'enfer

Je vous écorcherai vif
Pour les larmes d'insomnies
Aux plis des sacrifices
Les rêves s'envolent vers d'autres rivages
Les voyages suivent la file des nuages

Un jour je vous croiserai chevalier sans gloire
Sur des chemins d'étoiles aux parfums de liqueur
Abandonné meurtri au bord de la folie
Noyé sous les regrets
Vos yeux baignés de larmes me suppliant tout bas
De vous tendre les bras

-
Théa
2006

Le Jardin du poète



Intime conviction d'être née
Dans ce théâtre de verdure occulte
Nid de mousse soyeux farouche
Chargé de rêves embrassés
L'ombre du poète plane fragile
Les bras chargés des amours ostensibles

Je reste là des heures
Oubliée du monde de moi même
Je nage en douceur
Empreinte d'une étrange torpeur
Qui m'entraine sur des rivages
Démunis de cris de tapage

Le chant de l'oiseau s'égare
Sans parvenir à mes oreilles
Le ronronnement de la mer
Induit le silence en bavardage
L'atmosphère envoutante suinte entre les arbres
Où se cache plaisamment la muse volage

Comblée de silence pansée de toutes blessures
Je repars libre de mes infortunes
Pour une vie d'orages
Aguerrie de ce passage en spirale
Dans ce jardin de mystère
Cadeau du poète et de la terre

-
Théa
Juillet 2006