vendredi 26 février 2010

Spleen crépusculaire





Je t’écris du plus profond de mes lassitudes
Ivre de mots et d’oubli
Rejetant les éclaboussures d’un néant
Qui traverse ce soir mes espaces
Me broyant à son passage

Qu’as-tu fait de mes mains ouvertes
Pourquoi repousser mes soupirs ?
Toi qui respire sur les hauteurs
Des élans d’incertitudes et de lumières

J’écoute dans le vent d’hiver
Les oiseaux déborder leurs chants
Et me porter les rameaux de tes absences

Crois moi il me reste encore de la joie
Mais si peu de confiance
Reprends le chemin de nos rires
Celui aussi de nos désirs

Mes nuits sans toi m’ont brisée les ailes
Et je regarde avec stupeur
Les allées et venues de ces ombres vides
Qui vont et viennent sur les trottoirs
Fixant à leurs pieds
L’horizon cerné d’une vie sans espace

Je t’attends assise sur mes désespérances
Rêvant des horizons sans fins
Le cœur déployé sur mes envies
Et la main tendue prête à toucher le ciel
Pour qu’il s’ouvre ruisselant de lumières
Sur tes nuits embarquées



Théa
Bélesbat 26 février 2010



jeudi 25 février 2010

Un coeur, une île


Artiste peintre Landraud

Comme un oiseau s’égare
Au vent de mai
Incertain et solitaire
S’effilochant aux plis de l’univers

Ton cœur bat si fort
Dans ton errance singulière,
Que j’entends son écho
Battre les contreforts inéluctables
Des « îles impossibles»

L’orage s’empresse de cueillir à ton arbre
les désirs que libère la terre nue
Mirages désinvoltes
Aux confins de l’inaccessible…



Théa
25 février 2010


jeudi 11 février 2010

Le jour se lève enfin


Tableau d'Aksel - L'attente


Tes yeux sont pleins du sable
Qui recouvre tes pas Targui
Et je devine ta silhouette au pied de la dune
Où la blondeur du miel coule à flots

La nuit s’est éteinte
Et le jour dévoile enfin son mystère
Les cailloux que le ciel a semés sur ta route
T'ont conduit jusqu’à moi
Et je me réjouis d’apercevoir ton cheval
Dont tu retiens la fougue
Bondissant dans un nuage de tempête

Assise sur les rondeurs de la colline
Mes yeux embrasent le sol où tu t’achemines
Le dos courbé de fatigue
Marchant à même le temps
Qui ne s'arrête que si l'on s'égare
Dans les brumes d'un vent de sable

Je t’espérais au bord de l'abandon
Pour t'offrir le feu de mes envies
la folie de mes étreintes et le goût de mes lèvres
dont je ressens la fièvre
Mes mains se referment et se crispent
De ne pouvoir te couvrir de caresses

Le jour se lève sur nos ardeurs
La fraîcheur de l'oasis est si proche
Déjà je suis en route

Chevauche le vent qui ralentit ton pas
Pour que je me jette dans tes bras
Mon oreille collée à ton dos
J’écouterai l’écho sourd des sabots
Que ta monture fait au galop

Quand la nuit recouvrira de son silence
L' ineffable beauté du désert
Ton regard brûlant
Se posera alors sur les sommets
Afin de choisir le chemin que tu prendras demain
Pour rejoindre la caravane
et poursuivre ta vie d'errance



Théa
Bélesbat 12 février 2010



Quand tu me verras jouer avec le temps




Je vois dans la démesure du jour qui vient
Rebondir les folles années
Celle de l’enfance et de la joie
Quand devant soi la vie s’avance
Et que s'impose l'évidence

La nuit maintenant est tombée
Glaciale et sourde
Et sur le lit les draps tirés
Mélancolisent l’euphorie des amours

Demain quand tout sera blanc
La lumière ombrera la colline
Faisant pâlir les nues étonnées

Tu seras là

Assis sur le flot d'hésitations
Où je t’aurais tant attendu
Les cheveux blancs le regard vide
Tu me verras jouer avec le temps
A la corde de mon enfance

L’époque sera passée
De me serrer dans tes bras
Et le bruit que feront tes pas
Quand tu t’éloigneras
Étouffera ce cri terrifiant
Qui surgit indubitable
Du plus lointain de ma mémoire
quand je songe à toi



Théa
Bélesbat Février 2010

jeudi 4 février 2010

Le Coeur de l'ombre



J'aborde le cœur de l'ombre

L'effroi des espaces
La dégénérescence de mes sources

CRI

Celui du silence qui se tait
Pour se faire entendre
Hurle

La lumière vacille
Capture l'élan qui fait face
Expire

L’oiseau a refusé de chanter
L'âme soupire une dernière fois
Abandon

Fictive écharde
Est-ce la fin du jour
Est-ce son commencement

MIRAGE

La tête posée sur les mains
Je m'endors sous les étoiles
Rêve à nouveau

Ultime échappée...


Théa
Bélesbat Février 2010

Théa vous lit son texte
Le Coeur de l'ombre (mp3)


mercredi 3 février 2010

Bris de rêve



Un jour je retournerai à la source 
Éperdue d’indicible 
Au bord du néant 
J’oublierai les mots du miracle 
Qui s’estompent comme un mirage 
Quand on les effleure
 
 Alors tu pendras ma main inerte 
Et la lumière consumera mes rêves 
 La vie s’amarre 
Au funèbre convoi de mes larmes 
La nuit dissout mes plus doux désirs 
Et les monstres renouent 
Avec leurs sinistres ballets 

 La tendresse
 A replié ses draps de soie 
Le courage me manque pour lutter
Contre la sécheresse des âmes 
Qui affecte les cœurs 

 Il reste ces bris de rêves 
Semés par le vent 
Pour retrouver le bonheur
Où devinant ton effluve
Dans la féerie de l’aube 
Le vent du midi 
Soufflera sur la dune ces mélodies
 D’amour retrouvées

 
 Théa Casamance
Bélesbat 30 janvier 2010 
  Théa vous lit son texte Bris de rêve (mp3)




mardi 2 février 2010

Le Pays où nous vivons blottis




Je savais que tu viendrais
Étreindre mes désespérances
Dans l'inédit de tes paroles
Que je découvre dans l'absence

Enfin te voilà dans la blancheur de l'aube
Marchand de bonheur
Mystère de mes chemins torturés
Si près de mes envies
À suspendre tes incertitudes

Je sens dans les contreforts de la nuit
Qui s'enroulent autour de nos âmes
Ton souffle sur ma nuque
Ta main sur mon ventre
Comme le vent caresse la dune un soir d'été
Dans le brasier qui s'offre impudique
À des regards empruntés

L'heure n'est plus de sourire au manant
Oublie cette imposture
Tu es si près et si loin à la fois
À portée d'espérance
Je devine ton regard fuyant sur le puits de l'oasis
Où ruissèlent mes plus douces pensées

Ma route se délie
Les chemins s'habillent du parfum
De la lavande et de la menthe sauvage
Et je respire sans scrupule l'odeur de tes jardins
Qui ranime en silence
Mes plus lointains désirs

Le temps n'est plus où je te cherchais
Il est venu celui qui allume mes candélabres
Illumine mes lendemains
Ensoleille ma poésie
Et je l'entends dans une ultime histoire
M'accompagner dans le pays des rêves...

Où nous vivons blottis


Théa
4 décembre 2008

Tant que je n'aurai pas


Tant que je n'aurai pas

 Tant que je n’aurai pas mis le feu à nos ventres, 
Que notre peau n’aura le grain fin des galets 
Qui ont subi les flux des énormes marées 
Dont parlent en tremblant, les yeux dans la terreur 
En pensant aux marins, 
les veuves qui les pleurent. 

 Tant que je n’aurai pas 
 Aboli l’esclavage et libéré l’enfer 
Des soutiers corvéables aux muscles éclatants 
Des fonds de nos galères, 
où nous jettent nos sens, 
Où je m’accroche à toi, par tes seins, par tes hanches… 

 Tant que je n’aurai pas… 
 Pénétré tes secrets là où, chauds et humides, 
Il te semblait hier qu’ils étaient à jamais 
A l’abri des soupirs que tu n’as jamais eus 

 Tant que je n’aurai pas… 
 Etouffé tous les cris que ta gorge niera,
 Quand je m’enfoncerai dans ton corps torturé 
Entre le poids du « non » et l’incendie des « oui », 
Écartelant d’un coup fantasmes et envies. 

 Tant que je n’aurai pas emprisonné tes mains, 
 Ni forcé ton regard à tant capituler 
Que tu seras perdue au point où se retrouvent 
Les points de non-retour… 

 Tant que je n’aurai pas… 

  Lui 25 mai 2009  

Elle
 
 Tant que je n'aurai pas dans ces instants si beaux 
le ressac de la mer pour couvrir mes sanglots 
Vos lèvres dans la nuit étoufferont mes cris 
La brise sèchera des larmes d'utopie 

 Tant que je n’aurai pas dans la nuit qui m’étreint 
La corde pour me pendre au lit de nos ébats 
Libérant mes ardeurs pour un certain combat 
Vos mains endigueront le corset de mes reins 

 Tant que je n’aurai pas le son de votre voix 
Pour me dire des mots qui ne se disent pas 
Seulement à l’oreille ou bien dessous les draps 
La rumeur du désir s’éloignera de moi 

 Tant que je n’aurai pas votre main sur mon ventre 
Pour conduire les chevaux dans un dernier galop 
À la source bruissant qui jaillit sous la sente 
La ferveur des soupirs restera sans écho 

 Tant que je n’aurai pas au plus fort du désir
 L’attrait de l’au-delà prolongeant le plaisir 
Mon cœur en léthargie retenant ses élans
 Continuera toujours de chevaucher le vent 

 

©


  Théa 29 mai 2009







lundi 1 février 2010

Des pas dans le silence (extrait 2)




Échos incessants
Bruits de scènes
Froissements de feuilles
Et ces pas dans le silence
----
La nuit n’attend pas
Elle s’engouffre dans les âmes
Et jette à nos visages
Des poignées de diamants
----
L’absence encore
Les voyages souvent
Et dans la joie du retour
La surprise
De t’aimer toujours
----
Les étoiles filantes
ont le goût sucré

Du miel trop blond
Lorsqu’il coule un peu
------
Ne dis rien
Tes yeux disent si fort
Que dans le silence
J’entends leur remue ménage
-------
Prenons la peine de vivre
Le bonheur est insolent
Souvent il attise notre impatience
Pour se rendre indispensable


Écoutez ce texte mis en voix par Claire-Élyse


Théa
Bélesbat 22 décembre 2009


Elle



J'entends encor ses éclats de rire
Le papillonnement d’un sourire
À l'orée d’un cheminement
Sur la grève
Lorsque que la mer s'étonne
De la voir se profiler
Sur un fond de ciel bleu
Où se reflètent ses yeux

J'imagine sa main posée sur sa joue
Son visage en transparence
Sous un rayon de soleil ébahi
Quand elle me parle d’un amour
Qu'elle aimerait voir rimer
Avec toujours

Pouvoir la regarder rire et butiner
Froisser en dansant le sable de la plage
Comme on joue dans l'orage
Les cheveux mouillés
La peur désarmée
Quand le vent se moque
Des peines et des amours passés

Je l'écouterais des heures
Juchée sur le bonheur
La joie piétinant mon cœur
Quand l'amitié se poétise autour des mots
De la beauté des images
Où se posent ses regards

J'irai voyager au milieu des lavandes
M'enivrer du parfum de ses roses
Voguant sur ses délires
Rire très fort moi aussi
Plus fort que l’envie
Quand le vent est violent
Et que la nuit tout contre moi
S'endort apaisée
Au simple plaisir de la voir passer



©


Théa
Bélesbat, 1er août 2009