vendredi 15 septembre 2017

Fais chauffer le café






Écoute le vent dans la nuit
Crois-tu qu'il me fait peur
Quand il pousse l'orage ailleurs
Encore une nuit sans sommeil
Encore l’absence qui veille

L’automne précoce baille
Sous un soleil hésitant
Les cœurs  mélancoliques battent
Sur les branches nues

Je regarde par la fenêtre
Passer ces gros nuages gris
Crois-tu que c’est la vie qui m’ennuie
Où ma raison qui s’enfuit

Sèche vite tes larmes
Dans la prairie le soleil rit
Ouvre grand ta porte
Le froid et la bise jacassent dehors
Là-bas au bout du chemin
Une ombre se dessine
Et la mer à l'horizon lisse
Ses longs cheveux gris

L’hiver approche
Couvre l’enfant qui s’endort
Allume le feu dans la cheminée
Et fais chauffer le café
Les Autres vont bientôt arriver



©

Théa Casamance
La grange 15 septembre 2017







vendredi 8 septembre 2017

Se reposer un peu






Un village tout blanc
Pâle sous la pluie d’automne
Qui bat la campagne

Derrière les vitres ruisselantes
La vie se devine
Petit pas à l’unisson
Un sourire un hochement de tête
Une main tendue sans hésitation

Le silence installé depuis longtemps
S’étonne du remue-ménage

Tout est prêt
Juste ce qu’il faut
Juste quelques bagages
Pour être bien dans sa peau
Loin des cris et du tapage

Un petit village tout blanc
En bordure des champs de blé
Pour se reposer un peu  
Profiter du soleil
De ces si beaux nuages
Où il joue à cache-cache

Du chant des oiseaux
Du bonheur d’être ensemble
Et de partager un coin de ciel bleu

©

Théa Casamance
Ailleurs le 8 septembre 2017



samedi 2 septembre 2017

Entre deux mondes






La vie buissonnante et désinvolte
Fleurie sur les berges de la désinvolture
Derrière la grisaille hésitante
La lumière défroisse l'envol de l'oiseau
A la recherche d'un peu d'eau

Entre deux mondes inachevés
Les interrogations s'étiolent et plient
Les esprits s'échauffent sur des idées stériles
Sans réelles utilités
Des larmes coulent sur les trottoirs 

Les regards se vident peu à peu
oublieux fatigués
Les pas s'accélèrent dans le soir
Fébriles et incertains
Ne sachant trop où ils vont

Mais là dans un ailleurs inexploité
Le crépuscule se dérobe
Pour quelques jeux de lumière
Où des images se dessinent inattendues

Espérant que l'aube frissonnante
Viendra demain recouvrir la terre
De cet espoir démesuré
Nécessaire à notre survie

© 

Théa Casamance
La Grange 2 septembre 2017



lundi 24 juillet 2017

La vraie vie est ailleurs





Ce monde est sans âme.
La vraie vie se moque
De l’inacceptable des images
Elles se plient sous les regards avides.

Le jour se lève
Dans l’ineffable déploiement de l’aube
Un pâle soleil caresse la campagne
Encore endormie

La vraie vie est ailleurs
Dans le cotonnement des nuages
Et la nacre de leurs dentelles
Dans la pluie qui glisse sur la vitre
Et diamante ce que je perçois
Dans la petite feuille qui se balance
Sous la frêle  brise amusée
Ou dans le scintillement des étoiles
Quand vient la nuit

La vraie vie est transparence
Lumière don de soi
Oubli du monde

Elle est surtout dans cet amour
Qui nous submerge
Aussi grand que la force des prodiges
Qui génèrent les étoiles
Et me fait entrevoir le ciel

©


Théa Casamance
La Grange aout 2017