vendredi 29 août 2008

La Ferveur d'un espoir



Quelle ombre mystérieuse es-tu
Porteur d'enlumineuses paroles
Je te devine sur l'autre berge du fleuve
Immobile saluant dans un signe d'agrément
Une douce amitié

Quelle âme es-tu messager de l'aube
Marchand de bonheur
Moissonneur de ces lignes
Venues déposer dans la nuit
De sombres messages
Ton langage est louange
Ta parole divine espérance
À te lire la vie si belle s'enmiracle

J'ai posé à mes pieds ce seau de larmes
Source de néant insoutenable
Et je l'ai renversé
Relisant à voix haute tes mots si beaux
Que le frémissement de ma peau
Cristallise l'indélicatesse de mes envies

Je relirai demain encore une fois
Ce message chargé de certitudes
Et J'embarquerai pour l'autre côté du fleuve
Rejoindre l'ombre de mon ombre
Qui dans la beauté de ce matin d'été
Éclaboussé de soleil
Pour mon plus grand bonheur
M'a offert la ferveur d'un espoir

-
Théa
27 août 2008
À toi l'artiste

mercredi 27 août 2008

Rue des rêves

Toile A. Bonois

Je choisirai la route de la mer
Celle des sentiers parfumés
Bordés de jardins extravagants
Bruissements de fleurs philanthropes
Embrassements de bouquets

Je choisirai de vivre
Bercée par le chant des vagues
Venu rythmer l’ancrage de mes certitudes
La brise chuchotera des mots tendres
À l’infini du temps effleurant mes rivages

J’avancerai sans me retourner
Sur ce chemin entoilé si joliment
Nuancier de teintes délicates et antiques
Vers des espérances feutrées
Qui comblent mes dérives

Au passage ma main caressera
Les velours embaumés
Libérant des brassées d’arômes
Pour étourdir là-haut
Les anges les plus fripons

La tête dans les volutes de nuages
J’attendrai un moment
Assise à l’ombre diaphanée des arbres
Rêvant que le fleuve enfin traversé
Tu viennes en silence
Ton ombre posée sur la mienne
Mettre sur la toile le plus beau de mes rêves

-
Théa
23 août 2008
Art et poésie

lundi 25 août 2008

Promesses



Ce matin le printemps rayonne de promesses
D'espoirs encore endormis
Dans l'absence de tendresses
Et qui s'éveillent flatteurs
Dans l'immense lumière gorgée de douceurs
Réchauffent la terre mais aussi le cœur

Spoliée par l'hiver
Je titube vacille respire à pleins poumons
Cette lampée de vie
Qui me fait tourner la tête
Et baisser les paupières

Les blessures lentement s'effacent
Sous l'oreille attentive des amitiés
La tendresse des regards
L'aube des certitudes

Je repars en voyage pour un autre destin
Peut être que demain
Se trouvera sur le chemin
Cet autre qui doute
Et me prendra la main
Pour continuer à deux la route
Et se fermer les yeux dans le rêve accompli
D'un geste de tendresse
Inespéré cueilli aux plis de la sagesse

-
Théa
2007

jeudi 21 août 2008

Juste t'aimer



Je voulais juste t'aimer
Me reposer à l'ombre de mes rêves
Faire semblant de dormir
Et courir sur la grève

Je voulais juste t'aimer
Dans le silence de la nuit
Effleurer ta peau
Traverser des paysages lunaires
En te mordant le dos
Dévorer en riant tes oreilles
Autour d'un festin de veille

Juste t'aimer
Sentir ton souffle brûlant sur ma nuque
Une main docile
Galoper le long de mes reins
Voyager mystérieuse jusqu'à demain matin

Je voulais juste t'aimer
T'écouter gémir ne pas me retenir
Réciter des fables les rideaux tirés
Dans le contentement tous les deux
Surprendre le bonheur
 avant de s'endormir

Juste t'aimer


©


Théa
Mai 2008




mercredi 20 août 2008

Mes solitudes



J'irai retrouver mes solitudes
Blotties au bord des prés nus
Dans le silence des nuits meurtries

Sous l'arc en ciel de mes rêves
Je saurai bien reconnaître la paix
Baigneuse assidue des clartés océanes
Couronnant la terre aux abords du jour

J'irai retrouver mes certitudes
Maçonnées d'espérances broyées
Errant au gré des habitudes
J'irai rejoindre l'aube en été

Je traverserai les frontières
Dans le bruissement de la lumière
Continuerai mon chemin pavé de doutes
À l'ombre des folies voyageuses
Fidèle à mes choix

Je marcherai — La tête dans les étoiles
Les jambes amplement déployées
Plus rien ne saura m'arrêter
Me détourner de ma route
Juste l'amour — Enfin retrouvée

-
Théa
7 mai 2008

Silence



Enfin je te respire
J'ai longuement attendu ce moment de grâce
Incertaine je t'écoute vibrer
Au rythme de moi-même
Je saisis ce moment de furtive insouciance
Pour te confondre

Tu te glisses comme une couleuvre
Entre mes espaces
Caresses mes attentes
Nourris l'ombre de mes espoirs
J'entends bondir tes battements imprécis
Comme des hyènes approchant leur proie
Soulèvent lentement les respirations
Et je te devine

Ce peu de bruit autour de moi
Me fait tourner la tête
Tous les autres sont maintenant partis
Je ne fais pas la fière
Pourvoyant le vide de mes doutes
Je t'écoute raviver la toile
Qui me retient prisonnière

Je sens les fourmillements du néant m'envahir
Tu me frôles me rassures m'obliges
cotonnement d'absurdes clémences
Je m'abandonne à tes délices
Et m'enroule délicieusement dans ton lit

Un jour il ne demeurera plus ici bas
Que le tumulte des hommes
Hurlant des larmes de rage
Sur une terre déjà froide
Il ne restera alors
Que le silence pour nous sauver

-
Théa
Juillet 2008

lundi 18 août 2008

Rivages



J'ai croisé dans un enchevêtrement de bleus
Un pays où le ciel et la mer débordent les espaces
Les nuages flottent emplumés au vent
Qui caresse les eaux

J'ai découvert une étendue bleu mirage
Où le bercement des vagues
Rallie en silence les rêves enfouis
Aux replis des mémoires
Les oiseaux sont si beaux qu'on ne les entend plus

J'ai touché enivrée
La beauté d'un monde au rythme des marées
Un feston nacré embrasse les rivages
Que des âmes égarées détissent aux abords
Un cache-cache de lumières dévore la terre
Et libère les mots

Des buveurs de lune enlacés d'amour rêvent éveillés
Loin des regards envieux avides d'aventures
J'ai aimé un peuple sans visage
Où des hommes se battent pour entrevoir la mer
Je les ai vus emportés par les flots

Assise aux bords des rives
J'oublie le temps qui passe
M'enrobe d'extase
Et me laisse cheminer au gré de l'océan

-
Théa
2006

vendredi 15 août 2008

Bouquets d'ailes



Des bouquets d'ailes virevoltent
Dans le ciel affranchi
Un flot de plumes vagues montantes
M'entraîne sans ménagement
Sur les routes d'espaces
Où je m'enlace de caresses joyeuses
De duvets moelleux

En compagnie des cormorans
Je file sur l'aile du vent
Visite les plaines voluptueuses
Délices de tendresses
Charmes des affleurements
D'une bourrasque de mélancolie

Le silence surnage le tintamarre des oiseaux
Qui me porte à flots de ramages
Sur des prairies volages
Je flotte sur les routes embrumées du ciel
Survole des pays sans limites
Au bord de rives paisibles je m'enfuis
Au-dessus des nuages je vague
Avec les oiseaux je divague
Et plane en voyage dans l'oubli — en vie

-
Théa
2006

Je reviens des sources

La maison d'Ann


Je reviens des sources authentiques 
La maison bleue respire doucement 
En bordure de la forêt séculaire 
Au milieu des arbres centenaires
 
Le silence règne en maître 
La solitude relative enveloppe le jardin 
Restitue à l'âme les valeurs profondes 
Qui font son essence
 Le bruissement du vent 
Accompagne une longue plainte 
Chargée des blessures
 
Elle glisse le long des arbres 
S’élance jusqu’au ciel 
L’âme libérée de ses fardeaux 
Vague dans des espaces sans contraintes 
 Dans une atmosphère paisible
 
Le cœur panse ses plaies 
Les déchirures se ravaudent 
La vie un peu hésitante s’épanouit 
Puis flotte libre 

La paix domine souveraine 
 Choyée par le gazouillis des oiseaux 
Qui virevoltent d’arbre en arbre 
 À la frontière du réel 
Le rêve hésite lové dans une fabuleuse
 Journée de bonheur 
Près d’une affection solide et vraie


© 


Théa Casamance
Juin 2008



jeudi 14 août 2008

Voyage dans les champs de blé


Je voudrais voyager dans les champs de blé 
Sur le point de s'embraser. 
L'été qui s'installe les fait suffoquer 
Supplie le ciel bleu insouciant 
De les inonder d'un peu de rosée 
 Froissement d'une robe entachée de sang 
La plaine souffre et se plaint 
De l'ignorance des hommes 

 Le soir tombe sur la mer blonde échevelée 
Des vagues ondulent sous une brise légère 
Les chemins serpentent sur un océan doré 
Entrailles ouvertes où je me jette
 Plaies éphémères au fruit de la terre 

 Je me demande si je dors ou si je rêve 
La splendeur de cette journée d'été 
Chavire mon cœur 
La vie explose je veux tout 
 Caresser les nuages de ma main fragile 
Contempler la beauté insolente de la terre 
La nuit étoilée qu'un souffle de tendresse 
Câline et fait chanter 

Le soleil se baigne dans la mer
 Les oiseaux s'envolent dans la lumière 
 Longtemps j'ai admiré les champs de blé
 Accablés dans la chaleur de l'été
 Mon voyage terminé 
Au beau milieu de mes songes
 La pluie enfin est arrivée 


©



 -Théa Casamance
2005




mercredi 13 août 2008

Le Bonheur vous ressemble



Journée de mai ensoleillée
Bleuissement d'un regard sur des épaules
Gorgées de miel
Le vent joue dans sa robe orangée
La beauté s'impose authentique
Assis face à la mer mains entrelacées
Vos regards débordent de promesses voilées

Le bonheur vous ressemble
Matins d'été balayés par les blés
Coquelicots rouges évadés du tableau
Œuvre chimérique 
Oubliée par l'artiste fatigué

Le jardin ombragé longe la maison
S'éveille autour de vos secrets
Je sais vos nuits 
Chargées de mystères muets
Bouquets de mots tendres longtemps retenus
Le ciel diamanté enlumine vos visages
La douceur de l'air charmoie la terre

Le bonheur rayonne en images
Plage blanche où la vague 
Déroule à l'infini l'écume de la vie
Le chemin ourle la mer — fleure
Tapis d'immortelles effrontées
Aux senteurs de noisettes poivrées
Bruissement joyeux du silence en voyage
Les mouettes chahutent les nuages

L'océan vous ressemble bonheur démesuré
Inlassablement renouvelé


©


Théa Casamance
2005


vendredi 8 août 2008

Étoiles de mer





À peine sortie du lit de la mer 
De minuscules traces sur le sable 
Si fragiles qu'on pourrait ne pas voir 
Les empreintes curieuses 
De ces myriades d'étoiles 
Venues sur terre s'immerger dans la lumière 
Suspendue au silence de ce matin d'été 

 J'observe les étranges manières 
De ces lumineuses en promenades solitaires 
Dans la beauté diaphane du jour à peine levé 
Un monde occulte se dévoile 
Visages inattendus et aimés 
Ranime les espérances et les souhaits 
Force la métamorphose de l'invisible 

 Demain la terre encore endormie
 Les protagonistes reviendront se baigner 
Dans l'aube du monde repenti 
Je reconnaîtrai la marque de leurs pas mouillés 
Dénombrant à l'infini les empreintes d'étoiles 
Reparties dans l'obscurité 
Veiller sur nos rêves 
Et emmerveiller la nuit 


©



Théa Casamance
2006




jeudi 7 août 2008

Les Contreforts du jour



J'emprunte à la nature la paix 
D'un moment de solitude 
Vagues câlines 
Autour de la mer attentive
 Le ras de marée affectif des enfants 
Venus se lover dans le berceau 
Débordant de la tendresse 
Se dissipe doucement 

 La fenêtre grande ouverte 
Mon âme se reflète incertaine 
Dans la lumière timide du jour 
 Je respire à pleins poumons 
Le souffle de la vie 
Posé sur un regard absent 
Rebond du vide obsessionnel
 de la tourmente

 Les oiseaux chantent à pleine gorge
 Pour éveiller le ciel 
Aux rythmes de la terre 
Et les roses encore humides 
Dans le jardin silencieux 
Fleurent l'espace encore endormi 
 Bouquet de promesses blotties
dans les contreforts du jour 


©


 -Théa Casamance
Août 2008



mercredi 6 août 2008

Berceau


Cette enfant qui dort 
Au creux d’un nuage 
Bercée par le paisible ronronnement 
De la respiration de sa mère 
Premiers pas de la mémoire 
Caressée par le souffle de la tendresse 
Baisers si doux 
Posés sur sa peau de velours 
 Cette enfant là 
Fragile dans son berceau 
Nous rend l’âme si belle 
Gorgée d’intimidements 
Et de bouleversements 
Qu’elle déborde de compliments 
Devant cette merveille 
Qui sommeille 
Loin de l’agitation suscitée autour d’elle 
 Notre ange lui 
Blottie aux bords des rêves 
Soupire 
Sous l’œil attentif des fées 


©



 Théa Casamance
La grange 6 août 2008







Les mots de la mer



Ils étaient si jolis
Les mots que tu m'as dit
Des mots salés posés sur le bord des lèvres
Embrumés de vagues
Légers comme ces oiseaux qui brodent le ciel
Et parent les regards
Des visages rivés au ventre de la mer

Des mots en girouettes
Qui me parlent de tes voyages
Dans le sillage des mouettes.
Les flots effarouchés mugissent
Repoussent la machine à voile* contre l'océan
Dans la jouissance d'un vent violent
Faraud de sa puissance

La mer vomit des tonnes de sable
Les vagues fatiguées de repousser l'intrus
Fulminent de culbutes en pirouettes
Lutte inégale
Où le corps en souffrance se rebiffe
Ivre de vitesse
Surpasse les espérances
Largue les déchirures et les regrets

Ils étaient si jolis les mots que tu m'as dit
À ton retour de la plage
Trempés de sueur ruisselants de bonheur
Pleins de cette mer
Qui apaise les cœurs

-
Théa
Juillet 2005

(*) char à voile

lundi 4 août 2008

Solitude (1)



Une solitude glacée
Me plonge dans le silence feutré
D'une nuit avancée
Douceur perverse pénétrante du velours
Recouvrant le désert d'un espoir engourdi

Une solitude insolite
S'installe sur une nuit balancée d'infini
Invention perfide imaginée par le vide
Pour vous perdre
Plaines bleutées chargées de mélancolie
Dissimulée sous la douceur des formes

Une solitude rebelle
Me broie dans la désespérance
D'une parole caressante
Berce les rêves impossibles
Le silence les emporte dans la nuit

Une solitude sinistre
Subversif poison au parfum envoutant
Solution finale à une destinée déloyale

La solitude igloo
Ultime refuge de la vie

-
Théa
2005

J'ai tout donné



Les monstres se plaignent à nouveau
Réclament sans cesse leur dû
Quel dû — j'ai tout donné

Elle est trop longue cette nuit
Qui s'installe à peine commencée
La vie me supplie d'en finir
Trop dure pour l'oiseau qui se balance
Au dessus du vide
Trop amère pour celui qui boit
À la source de la lumière

Là doucement mon corps
Ne t'agite pas au bord du précipice
Aucune main ne viendra prendre la tienne
Cette plage est trop loin
Que tu abordes dans tes rêves
Les bras chargés d'espérance

Derrière moi la foule morbide clabaude
M'abandonnerez vous
Au milieu de cet océan d'algarades
Vous qui savez les désordres
Et les parfums de mon jardin
Du fond de ma détresse
Mon âme vous en conjure
Venez me chercher
Je ne veux plus veiller

Dans l'aube souverain en habit de brume
Le rival vaincu s'esquive
Aucun éclat dans le matin
Où le silence me laisse entendre
Les mots que j'attendais
La voix est présence
Et le jour qui commence
Éclabousse de vérité

-
Théa
Janvier 2007