mercredi 22 juin 2011

La muse se repose


L’eau court invisible et mystérieuse
Entre les herbes folles et la mousse joufflue
L’eau court entre mes doigts
Source de vie source de mots
Murmures complices

L’eau court effleure à peine la pierre
Argentée légère elle baigne mes pieds
Rit à gorge déployée
Débarbouille les farfadets

L’eau court comme le temps
Comme l’amour
Comme le sentier sous les fougères
Comme la vie sur la terre

L'eau court sous la fraîcheur du sous-bois
Entre le bruissement des feuilles
Et le discours échevelé des oiseaux
Qui s’envolent oublieux
Comme des billets doux trop polis

Gazouillis capricieux
Jeux amoureux
Aux éclats de rire de la muse en vacances
se mêlent ceux de quelques fées effrontées
qui jouent avec les lutins malicieux
et s’éclaboussent avec les mots

Ceux du poète qui dort près de la source
paisiblement bercé par la brise.


Théa
Bélesbat 22 juin 2011


mardi 14 juin 2011

Confidences



Mon cœur bat si fort
La joie de vous lire est si loin
Mes yeux sont pleins de larmes
Vos rires absents
Font trop de bruits

Mon cœur étouffe sans vous
Il désespère à jamais
Il ne croit plus que les étoiles
Puissent encore émouvoir
Et le jasmin habiller de soie le jardin

Votre cœur si léger
Si prompt à me charmer
Votre cœur est-il donc indifférent
Au mien qui saigne

Il fait bon sur la plage nue
Le vent souffle sur la dune
Entremêle nos ombres muettes

Personne
Que moi et vous sous la brise
Que moi et vous assis
Regardant la mer en buvant le ciel

Mon cœur bat si fort
Votre cœur est si léger
Le soleil réchauffe nos corps étrangers
Je suis bien contre vous

Et je ne sais plus
Qui de la vie où du rêve
Me donne dans le jour qui se lève
cette folle envie d'aimer
 
Théa 
Bélesbat juin 2011


Tendresses


Je vous vois encore
Puisque je vous espère

Silencieux et absent

Je vous implore pourtant
Quand juste un mot
Me suffirait
Pour que la lumière se fasse

Juste un mot
Celui que vous savez

Doux comme un réceptacle de rose
Doux comme un regard
Doux comme un baiser

Juste un mot
Pour que j’espère le jour
Pour que la nuit s’achève
Enfin

Pour que je vous oublie à jamais
Perdu
Éternellement présent
Perdu
Éternellement absent

Juste un mot sur la page
Un mot
Un seul

Celui que vous savez



Théa
Bélesbat 13 juin 2011



mercredi 8 juin 2011

Le lac

Lac du Jaunay



Le temps n’est plus
Suspendu aux images
Il semble s'être endormi là pour l'éternité
Figé dans l’universelle beauté

Nul murmure
Le promeneur assis sur les berges
Contemple incrédule le spectacle de la terre
Sous les derniers rayons de soleil

L'eau muette rayonne joliment
Frémit sous la brise du soir
Impose au crépuscule
Un silence presque sacré

Couleuvre furtive la nuit s'invite
Enlace les contours flous du miroir
Où se reflète le ciel grisé
 Soupirant à l'ombre de l'oubli

Le lac n'a pas sommeil
Paré de mille feux aux reflets argentés
Il festoie sous nos yeux
Les oiseaux musardent à fleur d’eau
Et les ombres dansent leur ballet

Les images se réinventent
Les volumes se diluent impénétrables
Et l’homme happé n’a sa place
Que dans ce regard absent posé sur le lac
Frisson intime au cœur de l'univers



Théa
Bélesbat juin 2011

dimanche 5 juin 2011

La source

sentier des souches - la source

L’escalier semblait toucher le ciel
Le silence abreuvait la source
Indifférente au temps qui s’effeuille
Sous la ramure d’un sentier
Dissimulé aux regards

Dans un désordre intemporel
L'harmonie est palpable
Et j'entends sourdre l'eau à mes pieds

Si mes yeux sont aveugles
Ma mémoire ravaude les souvenirs
Jusqu’à rendre présente l’eau miraculeuse

La main inconsciemment
Caresse la mousse humide et drue
Et du clapotis s'échappe un bruissement léger
Fées et lutins ricanent à mon passage

Ils courent remontent jusqu'à la source
Qui s’éveille comme une déesse nue
Livrant au promeneur
Des cheveux d’ange qui glissent sur la pierre

Et je me plais à imaginer
Des robes moirées sur des corps de sirène
Des rires d' amoureux qui se font serments
Alors que le crépuscule sombre dans le lac
Dans un ralenti délicat et inspiré
Où je me laisse glisser

Pour ne plus exister


Théa
Bélesbat juin 2011




vendredi 3 juin 2011

La souche

Sentier des souches


Flamme au feu d’une braise éteinte
Je te salue Reine sans vie
Que la mort a paré d’or

Desséchée elle brame encore
Et se tord
Indécente et offerte
Presque frivole
Au passant curieux et silencieux
A qui elle tend ses bras écorchés
Figés au ciel d’été

Sous la lumière discrète
Les ombres s’entremêlent
Complices
Et les fougères qui l’entrelacent
Gourmandes et opiniâtres
L’émoustillent et font s’épanouir
Un tapis de rires malicieux

La vie c’est ton histoire
Et ta mort la gloire

Tu auras su nous émouvoir
Vieille souche brisée
Que l’on aime à écouter
Sous l'éclat d’un lac impassible
Que les reflets du soleil effleurent
lascivement
Voilant l’espace d’un mystère
Où sous l’enchantement
S'émeut notre âme


©


Théa Casamance
Bélesbat 3 juin 2011