samedi 29 août 2020

Les deux canards ( fable)

 


 Bonneval sur Arc     photo Dominique Cazeneuve



Dans un petit village de montagne

Si beau qu’on aurait voulu l’éternité

Pour y vivre et rêver

Deux canards de barbarie se toisaient

Du regard depuis un bon moment.

 

- Bonjour dis le canard gris

De nous deux qui donc est le plus joli ?

Le canard blanc ne baissant pas les yeux

Lui répondit :

- Je pense sans me tromper que c’est moi

Lui rétorqua  celui-ci,

- Vraiment dit le gris

Regardez  bien dans l’onde lumineuse

C’est mon image qu’elle instruit !

- Vous êtes bien péremptoire mon ami !

Répondit le canard blanc toujours immobile,

Leur petit jeu dura quelques instants

Où nos yeux écarquillés 

Jamais ne se lassèrent de savourer

 Avec délice l'image sublime

Du petit pont au pied de la montagne

Merveilleuse... 

 

Ce que les canards de barbarie ignoraient

C’est que l’image la plus belle

Était assurément celle des nuages d'or

Qui se reflétaient dans l’eau.

Vous l’aurez compris

L’orgueil n’est pas dans la beauté des choses,

Sachez bien mes amis

Que c’est elle, qu’il nous convient

De chercher dans toute chose.

 

©

 

 

Théa Casamance

Art et poésie le 29 août 2020

Village de Bonneval sur Arc

«  C’est la beauté qui sauvera le monde  » Dostoïevski






dimanche 23 août 2020

Le petit village blanc (extrait)

 





Le temps avait passé. Peut-être qu’elle n’écrirait pas les mêmes choses aujourd'hui, les rapports entre les habitants avaient évolués. Elle aurait pu raconter en détails l’histoire à la fois drôle et terrible de la bataille de pétales de roses entre deux voisines en colère ! Au début l'incident l’avait beaucoup amusée : voir deux vieilles dames se disputer l’une parce que les pétales de roses de la voisine arrivaient dans son jardin, l’autre ne voulant pas couper ses fleurs car elle avait peur de se piquer avec les épines, c’était à éclater de rire ! La vieille dame agacée avait fini par ramasser les fleurs fanées et les avait balancées à la tête de l’autre ! Le Directeur et le président de l’association qui géraient le village avaient dû se déranger pour calmer les esprits ! Triste quand même Léa avait du mal à comprendre ce genre d’attitude, mais la vieillesse parfois, absout certaines stupidités.

Quant aux bavardages qui circulaient, ils avaient été à une époque un crève-cœur, mais aujourd'hui Léa avait décidé de les oublier, consciente que sa première impression du village était essentielle et que le reste ne l’intéressait pas.

 Dire qu’elle n’avait pas la nostalgie du  petit manoir au milieu de la campagne où elle avait vécu heureuse serait mentir. Les oiseaux surtout lui manquaient, elle aimait tellement voir les petites mésanges frapper aux carreaux pour réclamer leur nourriture. Une vraie vie de château au milieu des vignes et des visites inattendues où le temps ne lui avait jamais paru long, absorbée par ses longues heures de contemplation et d’écritures...


 ©

Léa est une autre

Recueil de nouvelles par Théa Casamance





dimanche 2 août 2020

N'y touchez pas




Photo Oiseaux de France

Sur les bords de Loire
Entre le ciel et l’eau
Il y a un paradis pour les oiseaux

N’y touchez pas
Hommes au cœur desséché
Laissez les oiseaux se désaltérer
Vivre heureux  et procréer
Cachés dans les herbes hautes
D'où bientôt s’envoleront les petits
Vers le ciel azuré

N’y touchez pas
Pour eux pour nous
Abandonnerez vos projets 
Destructeurs et stériles
Ecoutez plutôt ceux qui les protègent
Les soignent les aiment
Ils portent un nom 

N'y touchez pas
L’humanité se souviendra
De ces hommes de compassion
 La nécessité de gagner désormais
Leur incombe
Force et ténacité
La charge est lourde sur leurs épaules
Mais nos espoirs sont immenses
Merci les écolos



©



Théa Casamance
2 août 2020 - Ici ou Ailleurs
Art et poésie