jeudi 23 septembre 2010

Les pieds dans l'aube



L’indicible beauté dépliait sa grand’ voile
Miroir argenté aux reflets fascinants
Le sable sous mes pas crissait sous la lune
L’aurore s’était tue dans le matin frissonnant

Le bonheur m’est venu du spectacle de la mer

Le vent avait pour moi l’épaule de l' amant
Et je gonflais inconsciemment ma chemise
Pour lui dévoiler tous mes charmes débordants
Je sentais sur mes joues la douceur de la brise
Et mon âme malgré moi dérivait tendrement

Le bonheur m’est venu du spectacle de la mer

J'ignorais le tracé du songe qui m'aspirait
Au rythme de mon cœur j'allais les pieds dans l'aube
Je voulais partager avec toi ce cadeau
D’une nuit qui se rêve et s'éteint doucement
Je voulais dans l'aurore faire danser tes pinceaux
Et t'offrir le spectacle du plus beau des tableaux


Théa
Bélesbat 18 septembre 2010




La maison roulante






Regards complices et tendres
La maison roulante bourdonne

L’été s’étire
Mamy Jack accueille
Têtes blondes et cheveux grisonnants

Les bouches assidues s’épuisent
On refait le monde
Le silence est coussin
Pause indispensable
Et le champagne parfois de mise
Délie les langues des plus grands

Les verres frissonnent
Les souvenirs se racontent
Les mots tempêtent
Chipotent
Dansent en farandoles joyeuses

Averse de plaisirs
D’étonnements
De baisers

Les regards se captivent s'installent
La tendresse s’enroule
Les rires explosent

Sourires lumineux
Juste une journée d’amitié


©



Théa Casamance
Le 21 septembre 2010






samedi 18 septembre 2010

Le fruit de nos regards



Aurais-tu déposé le fardeau de nos désirs
Pour que tes ailes se meuvent
Dans le pli offert aux âmes maudites
Dont tu sais reconnaître le chant sublime

Parfois la peine est trop grande
Quand nous refusons de la vendre
Au premier marchand d'oubli

Un bonheur éclos ne meurt jamais
Il repose entre les pages d’un livre
Abandonné aux sages
Simple résignation incompressible
Pour chasser d’éventuels oiseaux de proie
Et puiser dans la lumière
L’espérance indéfinie d'une aventure

L'eau qui jaillit fraîche et pure
Du creux de tes mains où j'ai bu
A la beauté de l'océan
Quand il gémit dans le crépuscule blêmissant

La nuit tombe sur des fleuves d’eaux vives
Les étoiles épanchent leur peine
Et les regards tournés vers l’oasis
Supplient l'infidèle de boire à la source
Calfeutrée contre l'indifférence
Habillée de dentelles noires
Et de pampilles frissonnantes
Restera-elle vivante

Je te donnerai le fruit de nos regards
Pour que l’avenir se peuple de ces rires en fleurs
Roses rouges vibrantes et croquées
Dans la lumière paisible d'un jardin d’été
Où se cueillent les couleurs

La nuit s’avance au large de nos amertumes
La paix se pose sur l’ombre du soir
Épanche mon cœur débordant et las
Et dessine en arabesques
Sur les murs déchus des arbres de joie


Théa
Bélesbat 11 septembre 2010



L'implacable revers du destin


Photo Corinne


Des griffes muettes
A l’étau des meurtrissures
Planifiant la souffrance
Sous des écueils intempestifs et frivoles
Le doute parfois nous accable

Pour toi je n’en aurais aucun
Je te sais languide à la vie
Blotti dans tes désespérances
Reclus dans les images nécessaires
Au seul espoir de les voir un jour déformer l’horizon

Viens rejoindre mes rêves
Tu seras le livre des connaissances

L'arbre nu de la forêt généreuse
La toile où l'âme s'échoue
Sur le bleu miné d’un océan frivole
L'aube qui blanchit fragile
Dans le jour qui trépigne d’impatience
L’auberge qui nous accueille
Si l’orage nous surprend
Errants sur des chemins sans escorte

Viens rejoindre mes rêves
Tu seras le fruit de mes pensées

L’horizon des paysages visionnaires
Le regard qui se devine
Hagard sous la pluie des chagrins
Le débordement de nos rires
La raison de nos soupirs

Viens rejoindre mes rêves
Tu seras la proue du navire
Où je voyage en refrain

L’aile du vent qui me taquine chaque matin
Quand la brise est forte et la mer en remous
La joie que je voudrais t’offrir
Enthousiaste et dissolue
Le ruissellement de la source gémissante
Sous l'imperturbable de nos envies

Viens
Tu seras l’implacable revers du destin


Théa
Bélesbat 17 septembre 2010



mercredi 15 septembre 2010

Pensées nocturnes




Ah ce vent des ombres
Qui gifle la terre abusée
Cette pluie de cendre qui fait crisser la mer
Sur les rochers hagards

Ne plus vivre ces tempêtes
Capricieuses et stériles
Ne plus aimer
Ne plus geindre des composts de chagrin

Vivre
En terre vierge
Sur des pensées endormies
Quand la certitude veille
Sur un rai d’espérance qu’on apprivoise

La nuit s’essouffle
Et mes yeux lourds de peine
Inondent le matin d’un ruisseau sibyllin
Au bord d’une tendresse
Qu’infiltre l’amertume

L’aube s’installe dans la candeur
D’un jour sans teintes
Regards intimes au fond des âmes
Pour deviner l’absolu des cœurs avides

Chercher dans l'aurore
les dernières lueurs pour danser
Sur le rythme endiablé d’une provocation
Qui invite à un sursaut de vie



Théa
Bélesbat 15 septembre 2010



mardi 7 septembre 2010

Enclaves





Au lever du jour s'oublient les murs
J’enduis le silence d’encre
Et la mer décide de caresser le temps
D’une plainte douce lascive et froide

J’erre livide dans les sentiers obscurs
Sous les ricanements d'inlassables innocents
Pourquoi penser que la vie n’a de réalité
Que si l’on reste indifférent
Réfutant la transparence et le geste

Hurlerais-je assez fort pour que l’on m’entende
La terre se refroidit sous mes pieds
Et l’enclave de mes espoirs
Disparaît sous les feuilles mortes

Je souffre du regard avide
De ces voyageurs infatigables et oublieux
Les rois n’ont pas de sceptre
Quand ils exterminent leur reine
J’attendrai debout jusqu’à l’épuisement
En écoutant gonfler le souffle du vent

O désespoirs
Pluie de mots désinvoltes et inutiles
Fièvre de mes égarements
Je meurs doucement
Au creux de cet automne pervers
Sans avoir pu me réchauffer à tes caresses

J’ai soif
et la source qui tarit résonne
d’un écho fracassant


Théa
Bélesbat 7 septembre 2010

lundi 6 septembre 2010

Ton amitié en toute saison


Photo Francebiche


Il me faudrait vois tu un simple voyage
Un peu de ton regard
Beaucoup de tes sourires
Et tes mains dans mon corsage

Il me faudrait mon amour
Tant de tendresse et de baisers
Tant de ciel bleu et de désir
Pour savoir ce qu'aimer veut dire

Il me faudrait sur l’océan
Une barque contre le vent
Pour que je sache bien si je te cherche
Où l’amour peut m’engloutir

Il me faudrait au ciel de lit
Tant de soupirs et de plaisirs
Que je ne sais si je dois
Malgré moi te laisser dire

Il me faudrait entre mes lèvres
Ce gout de sel et de miel
Habiter tes paysages
Vallées profondes et doux rivages

Il me faudrait au cœur de l’ombre
Ton amitié en toute saison
Tes bras pour me cacher
Et nos rêves pour t'inventer

Il me faudrait mon amour
Juste un peu de toi dans ma maison

Théa
Bélesbat 4 septembre 2010



Chanson d'automne





L’automne tangue sous les draps
Et je m’endors entre tes bras
Le vent pirouette entre les arbres
Les roses se fanent sous nos pas

Sur le sentier qui mène au fleuve
Aucun nuage ne se promène
Cloportes sans âge et démunis
Avec l’été ils sont partis

Sur l’autre berge le fleuve murmure
Le gué déverse sa mélancolie
Le ciel chante sa tristesse
La nuit a perdu son ivresse

L’automne m’emporte entre ses plis
Mon âme lutte sans merci
Il reste encore ces doux mirages
Qui naissent des jours sans orages
L’espoir s’y cache pour mieux dormir
Laissons nos rêves s’assoupirent

L’automne tangue sous les draps
Jeu de patience entre tes bras
Jeu de malchance si tu t’en vas
Mais je sais que tout là-bas
Dans l’aube bleue tu penses à moi

Théa
Bélesbat 2 septembre 2010


dimanche 5 septembre 2010

Eaux troubles




Parfois lors de sombres déconvenues
L'esprit se dissout
Dans les eaux troubles et perverses
Les ventres s’entrouvrent
Laissent échapper de viles morsures

Partir vers d’autres rives
D’autres souffles d’autres voyages

Quand la souffrance est trop forte
Que les déserts se peuplent de tant oublis
D’incestueux mépris
De regards brisés de vies broyées
Les étoiles perdent leur visage

Reprendre alors des forces
A la source des armes inattendues

Quand les soleils pleurent
De justes larmes sur les cœurs épris
Que les cris ne cessent aux portes de l’envie
Quand il faut se taire
Pour que la lumière s’épanche

Emporter avec soi un morceau de ciel
Et attendre le lever du jour.


Théa
Bélesbat 4 septembre 2010