vendredi 11 décembre 2020

Haïkus( Poésie japonaises)




Aucune étoile
La nuit profonde se tait
Grelotte l'hiver


Pour toi mon amour
Festoie le ciel étoilée
Crépite le feu


Personne au loin
La neige s'est absentée
Demain c'est Noël


Clac une gifle
le vent griffe les feuilles
Baisers de l'hiver

Juste un désir
 Les nuages caracolent
Volète la neige



Théa Casamance
11 décembre 2020






dimanche 6 décembre 2020

De l'anonymat d'une révérence

 



Te voilà revenu Poète

Une voix dans le silence fredonne

A mon oreille

Un rêve blanc et lumineux

Poli sur les collines

Qui ravinent ton pays

 

Ma gourmandise était sincère

Une larme d’émotion

A l’instant coule sur ma joue

Mes doigts gourds s’agitent

Très vite les mots me viennent

Des mots de poésie

Qui me forcent et m’incitent

 

Poésie tu es ma vie

Ma force et mon courage

Toi seule agrémente ma vie

Me fait oublier ma profonde solitude

Chasse mes douleurs 

M’oblige à prendre du recul

 

Toi l’oiseau qui chante à tue-tête

Sur le toit de la maison

Va dire à mon prince

Qu’il signe son poème

De l’anonymat d’une révérence

 

©

 

 

Théa Casamance

Les blés d’or 9 avril 2020

Réponse à Bônois « égayer ton printemps »




lundi 30 novembre 2020

Faire chanter son coeur

 



Au réveil chaque matin

Elle prenait son courage à deux mains

Ne voyait que les fleurs

Les oiseaux sur le mur

Qui chantaient à tue-tête

L’amitié - du bonheur

Les mots pour le dire accueillis avec joie

 

Les disputes étaient rares

Elle les pensait stériles

Et de ce fait  inutiles

Mais le corona est venu

Inquiète elle n’a pas su

A fleur de peau  retenir ses mots


Oublier ses larmes

Savoir s’excuser savoir pardonner

Faire chanter son cœur

Et prendre sa revanche

Pour ne  voir que l’amour

Qui rime avec toujours

 

©

 

Théa Casamance  Avril 2020

« L’amitié n’était-elle pas une forme de musique »

Erik Orsenna




samedi 14 novembre 2020

Au revoir les hirondelles

 

                                                                          
     Photo Lydie Olivier


Voyez comme la lune est triste

Elle se cache

N’a pas souhaité franchir les nuages

L’atmosphère est glacée

Et la grisaille muette

Déteint sur mon regard chagrin

Sur ces mêmes fils hier soir

Des milliers d’hirondelles s’alignaient

Serrées les unes contre les autres

Je les ai bien observées

Pressenti leur imminent départ

 

Ce matin elles sont parties

Triste et mélancolique

L’aube s’est éveillée sur des fils dépouillés

 

Pour vous j’ai imaginé

Sur les lignes nues

Des notes de musique

Do ré mi fa sol  la si

Des noires des blanches des rondes

Des croches et des clefs

Observez bien

Vous les verrez sans nul doute

Ainsi le jour s’éveillera en chansons

Et le soleil réchauffera

Nos cœurs et  nos maisons

 

©

 

 

Théa Casamance

Art et poésie 13 novembre 2020




dimanche 27 septembre 2020

Aujourd'hui je pars

 


Photo DRAIN Jean-Baptiste


Hier c'était un rêve merveilleux

Mais aujourd'hui plus de rêve

 Je pars 

L’image est généreuse

Et les oies trop belles

Je pars rejoindre des pays de chimères

D'ailleurs je suis déjà partie

Oubliés les soucis

Oublié le confinement

Oubliées les béquilles

Oublié tout -  je pars

Et me demande ce soir

Si je reviendrai

Si la vie vaut encore la peine

J’aime ces images

Elles sont ma réalité de chaque jour

Contempler toujours

L’artiste a du talent

Je le sais depuis longtemps

Le jour où j’ai découvert ses images

Elles accompagnent très souvent

Mes voyages

Voyez comme je suis ravie

Je lui dis un grand merci

 

©

 

Théa Casamance

Vieillevigne le 27 septembre 2020





lundi 21 septembre 2020

Haïkus (poésie japonaise)

 



Amère émotion

Chasser l’été de la honte

La tristesse encore

 

Un brin de folie

Rêver que le ciel est bleu

Sublime pensée


L'amitié elle

S'endort sur mon épaule

L'été est ravi


Avant l'orage

Les oiseaux dans l'arbrisseau

Jouent et bavardent


Gris paysage 

Les oiseaux se sont enfuis

Chassés par le feu


Fredonne la pluie

L'automne s'est invité

Contre la vitre


Feuillage doré

Joli bouquet de couleurs 

La joie dans les yeux


©


Théa Casamance

Octobre 2020




samedi 29 août 2020

Les deux canards ( fable)

 


 Bonneval sur Arc     photo Dominique Cazeneuve



Dans un petit village de montagne

Si beau qu’on aurait voulu l’éternité

Pour y vivre et rêver

Deux canards de barbarie se toisaient

Du regard depuis un bon moment.

 

- Bonjour dis le canard gris

De nous deux qui donc est le plus joli ?

Le canard blanc ne baissant pas les yeux

Lui répondit :

- Je pense sans me tromper que c’est moi

Lui rétorqua  celui-ci,

- Vraiment dit le gris

Regardez  bien dans l’onde lumineuse

C’est mon image qu’elle instruit !

- Vous êtes bien péremptoire mon ami !

Répondit le canard blanc toujours immobile,

Leur petit jeu dura quelques instants

Où nos yeux écarquillés 

Jamais ne se lassèrent de savourer

 Avec délice l'image sublime

Du petit pont au pied de la montagne

Merveilleuse... 

 

Ce que les canards de barbarie ignoraient

C’est que l’image la plus belle

Était assurément celle des nuages d'or

Qui se reflétaient dans l’eau.

Vous l’aurez compris

L’orgueil n’est pas dans la beauté des choses,

Sachez bien mes amis

Que c’est elle, qu’il nous convient

De chercher dans toute chose.

 

©

 

 

Théa Casamance

Art et poésie le 29 août 2020

Village de Bonneval sur Arc

«  C’est la beauté qui sauvera le monde  » Dostoïevski






dimanche 23 août 2020

Le petit village blanc (extrait)

 





Le temps avait passé. Peut-être qu’elle n’écrirait pas les mêmes choses aujourd'hui, les rapports entre les habitants avaient évolués. Elle aurait pu raconter en détails l’histoire à la fois drôle et terrible de la bataille de pétales de roses entre deux voisines en colère ! Au début l'incident l’avait beaucoup amusée : voir deux vieilles dames se disputer l’une parce que les pétales de roses de la voisine arrivaient dans son jardin, l’autre ne voulant pas couper ses fleurs car elle avait peur de se piquer avec les épines, c’était à éclater de rire ! La vieille dame agacée avait fini par ramasser les fleurs fanées et les avait balancées à la tête de l’autre ! Le Directeur et le président de l’association qui géraient le village avaient dû se déranger pour calmer les esprits ! Triste quand même Léa avait du mal à comprendre ce genre d’attitude, mais la vieillesse parfois, absout certaines stupidités.

Quant aux bavardages qui circulaient, ils avaient été à une époque un crève-cœur, mais aujourd'hui Léa avait décidé de les oublier, consciente que sa première impression du village était essentielle et que le reste ne l’intéressait pas.

 Dire qu’elle n’avait pas la nostalgie du  petit manoir au milieu de la campagne où elle avait vécu heureuse serait mentir. Les oiseaux surtout lui manquaient, elle aimait tellement voir les petites mésanges frapper aux carreaux pour réclamer leur nourriture. Une vraie vie de château au milieu des vignes et des visites inattendues où le temps ne lui avait jamais paru long, absorbée par ses longues heures de contemplation et d’écritures...


 ©

Léa est une autre

Recueil de nouvelles par Théa Casamance





dimanche 2 août 2020

N'y touchez pas




Photo Oiseaux de France

Sur les bords de Loire
Entre le ciel et l’eau
Il y a un paradis pour les oiseaux

N’y touchez pas
Hommes au cœur desséché
Laissez les oiseaux se désaltérer
Vivre heureux  et procréer
Cachés dans les herbes hautes
D'où bientôt s’envoleront les petits
Vers le ciel azuré

N’y touchez pas
Pour eux pour nous
Abandonnerez vos projets 
Destructeurs et stériles
Ecoutez plutôt ceux qui les protègent
Les soignent les aiment
Ils portent un nom 

N'y touchez pas
L’humanité se souviendra
De ces hommes de compassion
 La nécessité de gagner désormais
Leur incombe
Force et ténacité
La charge est lourde sur leurs épaules
Mais nos espoirs sont immenses
Merci les écolos



©



Théa Casamance
2 août 2020 - Ici ou Ailleurs
Art et poésie





vendredi 31 juillet 2020

La vache et le milan (fable)



Photo Patrick BOUVIER



La réalité n'est pas toujours
Ce que nos yeux nous disent,
Écoutez plus tôt cette histoire.

Une vache dans un pré bien vert
A l'heure délicieuse de la pause
Ruminait gentiment,
L’œil plutôt querelleur un milan royal
Contre son nez se posa,
La vache surprise de voir cet oiseau
Dont elle ignorait la provenance
Ne bougea pas d'un cil,
Habituée de vivre au sein d'un troupeau
Ordonné en hiérarchie
Elle s'étonna de voir cet oiseau solitaire
Insister du regard
Allait-il lui piquer d’un coup sec le museau
Ou se décider à partir ?
- Que veux-tu oiseau minuscule ?
lui dit-elle doucement
Je préfère de beaucoup l'aigrette blanche
Gardeuse de bœuf,  jolie et bien faite.
Elle m'accompagne très souvent,
Et j’avoue aimer sa présence.
L'oiseau étrangement resta muet
- Pourquoi me toiser ainsi milan?
Dis quelque chose voyons, cela m'épuise, 
Insista la vache désarmée.
Fier et arrogant le milan se taisait,
Ni l'un ni l'autre ne songeant à bouger
Cela aurait pu durer des années !
Ce que la vache ignorait
C'est que sous son ventre large et grassouillet
Une petite musaraigne
Repas favori de l’oiseau, s'était dissimulée
Et attendait elle aussi
Que le milan royal se décide à partir…

L'histoire ne dit pas
    Ce qu'il advint de la situation
Ce n'est pas ici l'intérêt de cette partition,
Pour notre plaisir on peut juste rêver
Que la souris bien maline
Parvienne très vite à s’enfuir


©


Théa Casamance
Art et poésie 29 juillet 2020
Ici ou Ailleurs







jeudi 30 juillet 2020

L'arbre contorsionniste





Photo Dominique GUIBERT



Que de tortures de contorsions
Pour arriver à la lumière
Ce pin a de la suite dans les idées
Il a du contourner bien des difficultés
Pour gagner sa liberté

Maître de la rue
Il semble ignorer
 Les allées et venues des passants 
Qui se promènent et connaissent bien
Cet arbre  phénomène
Tu peux être fier bel arbre

Chaque fois que je t’aperçois
Mes yeux étonnés s’interrogent
Jusqu’où ira ton courage
Et ta grande témérité
Vers quel ciel quels espoirs inégalés
Veux tu donc te hisser

Dans le village chacun connait
L’arbre qui fait le contorsionniste
Pour les grands et les petits
Ce n’est pourtant pas le cirque ici
Juste un arbre libre et heureux
Qui s’épanouit et s’envole
Dans un beau ciel tout bleu


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Théa Casamance
29 juillet 2020 Art et poésie
Ici et Ailleurs





vendredi 24 juillet 2020

En voyage moi aussi




Photo DRAIN Jean-Baptiste


Poussées par des vents généreux
Comme elles sont merveilleuses
Ces oies sauvages
Assises sur leur dos
Confortablement installée
Entre leurs ailes immenses
Soyeuses et cendrées
Je n’ai pas peur
Juste heureuse de partir
En voyage moi aussi
Dans ce beau ciel de mars
Peu m’importe
Si je ne sais où elles vont
Elles connaissent le chemin
Savent qu’elles y seront bien
Elles filent en triade
Pour aller plus vite et plus loin
Vers des pays lointains
Du nord sans doute
 Le ciel y sera plus serein
Pour la prochaine couvée 

Heureuse et comblée
Je m’invente avec elles des voyages
Gorgés de rêves et d'envies
Avec en tête une seule idée 
Celle de les accompagner

©


Théa Casamance
20 juillet 2020  Ici ou Ailleurs
Art et poésies








lundi 13 juillet 2020

D'un côté ou de l'autre ( extrait)








Il y avait dans la désespérance de Léa comme l’écoulement d’une rivière dans la douceur du soir, un mince filet d’eau qui gémit au fond du lit quand les yeux sont secs et qu’il ne reste que des cailloux pour retenir le flot des pleurs. Elle se sentait glacée comme si elle avait été au bord d’un gouffre, paralysée, ne sachant si elle devait sauter. Elle sortit sur la terrasse et s’assit un moment dans son fauteuil, le regard une fois de plus complètement perdu songeant à sa vie de rien qui ne l’avait amenée au bord de l’océan que pour y déverser le bout de ses chagrins.   

Qu’avait-elle à attendre de cette vie qui épongeait sans cesse un front livide. Au regard de sa solitude, le crépuscule qui descendait le long de l’horizon comme le feu d’une passion négligée par l’autre, aurait pu la retenir…tout lui était étranger. Le village avait perdu de son charme et ne ressemblait ce soir dans la pénombre qu’à un ballet de fantômes grand-guignolesques. Demain le jour se lèverait sur l’ineffable déploiement de l’aube et elle aurait oublié ce moment d’incertitude se plongeant avec courage dans une journée d’occupations qu’elle qualifiait d’inutile. Seule l’écriture lui donnait l’impression de vivre. Elle éprouvait un plaisir certain à déplacer les mots les faisant vibrer au rythme d’un cœur qu’elle avait aussi sensible que les cordes d’un violon. Léa pensait qu’un jour elle pourrait disparaître au bout d’une nuit de chagrin quand les forces s’épuisent et qu’il ne reste plus que ce silence qu’elle entendait sans cesse lui ricaner aux oreilles comme le pire des démons.    


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Léa est une autre
Recueil de nouvelles par Théa Casamance





mardi 7 juillet 2020

Comme dans un rêve



Photo Jean-Baptiste DRAIN


Cadeau inattendu
Image surréelle 
L' aigrette patine glisse sur l'eau
Un peu comme dans un rêve
Ses ailes d’ange amplement déployées
Esquissent des images mystérieuses

On hésite

Flamboyant dragon albinos
Esprit Chimérique
Ou simple fantôme
Venu jouer avec la nuit

Les gouttelettes d’eau éclaboussent
Etoiles grivoises trouant le ciel
La nuit est si noire
Le silence si bavard
L’extase est certaine
L’image sublime
Et les mots pour le dire inutiles

Un seul se risque sous ma plume
 Hésite encore à cette heure
Surprend et demeure
Un seul mot      La Grâce
        

©


Théa Casamance
7 juillet 2020 Ici ou Ailleurs
Art et poésie