mercredi 22 août 2012

Mots dits



Il a crié très fort
jeté à son visage les mots
comme des pierres sur son cœur

elle n'a rien dit
peut être avait-il raison
elle ne savait pas

elle aurait du rattraper les mots
et calmement
les remettre à leur place
dans un autre sens
où elle aurait mieux compris
pu lui dire

elle n'a pas su
il a raccroché le téléphone

elle attendra demain
que le silence lui réponde
et que les mots ornent sa table
elle les préfère en bouquet


Théa Casamance




samedi 18 août 2012

Il pleut sur tes rêves



Poison qu’on ingurgite chaque jour
comme un goutte à goutte mortel
Le temps s’enfile comme un délire
Et nous submerge de ses provocations

Il fait vraiment trop chaud
le ciel s’étire à l’infini gorgé de chaleur
La nuit palpite à l’agonie
Et la ville gazouille de bruits insolites

Recroquevillé dans tes sanglots
Il pleut sur tes rêves
des larmes dégoulinantes et glacées
Dont le fiel abreuve tes lèvres sèches

Il te faut marcher le long de ces chemins
Où des mains se tendent encore
Blanches et odorantes
Pour éponger ton front humide

Prends la besace et le bâton
Des portes claquent sur les jardins
où les fleurs s’épuisent
sans eau pour qu’elles se redressent

Le silence désormais braille
Il faudrait bien qu’il se taise
pour n’écouter que ce cœur qui bat encore
malgré le poids du chagrin

Dure réalité je te hais
laisse moi disparaître dans le feu de tes ténèbres
ou me baigner de nouveau à la source

Un mince filet d’air court sur ma peau nue
le sommeil fragile nécessaire
fait battre mes paupières
et dérobe les derniers bris de ma pensée

Théa Casamance
18 aout 2012