vendredi 31 décembre 2010

Le bruit que fait mon coeur

 
Tapisserie illustrant le vignoble de Sancerre


Vous avez su lire ces mots
 Tremblants de désespérance 
Dans le silence embarrassé 
Où mon âme prisonnière 
Dans l’oubli s’est repliée 
 Vous avez su me dire 
Le bruit que fait mon cœur 
Quand il soupire
 De n’être qu’une île solitaire 
Sauvage et délétère 
Où personne n’ose s’aventurer 
 Sur le bord du vide qui me berce 
Sans me laisser d’autre choix 
Que celui de vivre sans émoi 
Accompagnez moi 
Le long des chemins creux 
Où je cherche sans trop le vouloir 
L’autre côté du miroir 
 Mon front est en fièvre 
Quand un regard se pose 
Parfume le sentier où je me blesse 
Soyez donc mon ami mon âme jumelle 
Celui qui m’émeut 
Sans pour cela être amoureux
 Redites moi à nouveau 
Que les mots qui me dévorent 
Comblent votre cœur 
Qu’enfin je peux sourire 
En regardant la nuit frémir 
 Les ombres langoureuses 
Danseront ce soir sur la mélancolie 
Et je l'espère viendront lui offrir une trêve 
Qui réveillera nos rêves 

©



 Théa Bélesbat 31 décembre 2011





jeudi 23 décembre 2010

Vagabond de l'éternité



Le froid est glacial
Un tas de chiffons sur le trottoir
Simples ballots d’histoires
Sur les voies de l'oubli
 
Quelques pièces jetées en hâte
Ils passent le plus souvent
Sans un regard la tête haute
Bien trop fier du devoir accompli

Allez votre chemin vous autres
Mes yeux ne voient plus personne
Que la misère qui nous glace
Que la solitude qui nous dévore

L’œil aviné collé au sol
La bise le défigure
De ses doigts gourds sous les mitaines
Il espère une pièce pour manger

Images glauques et flottantes
Un mauvais alcool le réchauffe
Vagues d'espoir brisant le délit d'un voyage
Pour un meilleur destin

La mort est son unique horizon
L'unique façon de briser des chaînes
Qui lâchement le retiennent
À une vie dénaturée

Dans la rue ignoble voyeuse
Les lumières hurlent à l’imposture
La honte se faufile entre les ombres
Où elle se fond
Pour rendre aveugle et sourd
Le passant insouciant

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L’homme était bien trop fatigué
Il a rejoint les étoiles dans un ciel consterné
Où veillent les anges
Vagabonds de l'éternité

Théa Casamance
décembre 2010







samedi 18 décembre 2010

Où suis-je


Le désespoir de Rodin


Ici - nulle part - où
Je ne sais plus qui je suis
Ni où je vais
Ni pourquoi j'ai si froid

Ici – nulle part
Je marche - mais encore
Un pas de plus et je tombe
Si je recule je succombe

Se terrer au fond d’un trou
Pour ne plus voir la lumière
Se cacher pour mourir

Est-ce une île
Cet instant qui fait que je m’interroge
Entre l'écume du passé et la lame à venir
Est-ce la raison qui me quitte
Est-ce la folie qui me gagne

Où simplement
Le désespoir qui me rattrape

Ici - nulle part
La souffrance est indécente
Quand dans le silence
On s’endort avec elle

Théa
Bélesbat 19 décembre 2010


mercredi 1 décembre 2010

Allons réveille-toi

 
Photo Marlène Vrignon


Confondre le désespoir
 
Lui lier les mains
 
Lui imposer silence

Insister pour qu’il se taise


Au-delà des images

Flotte un regard d’amitié

Si le désarroi soupire

Au bord du naufrage

Doucement il vous enlace 


Il faut rire

Penser que le monde est beau

Surtout je le confirme 

S' il s’observe à travers l’autre

Dans des élans sincères

Qui viennent sauver le cœur

L'emplir de bonheur


La nuit s’est avancée

la vie a dessiné sur mon visage

Un immense sourire

J'entends le vent frapper à la porte 

Avec insistance pour me dire

Allons tes amis sont là 

Réveille-toi



©


Théa Casamance

Bélesbat 30 novembre 2010