mercredi 27 mai 2009

Des failles inhabitées



Dans la nuit qui hésite
Le sommeil s’impatiente
Et l’esprit se dissipe au bord du désir

Mes mains sur son corps
 Tracent des dessins
Imagine des paysages
Dont j’aime reconnaître les contours

Ne pouvant recueillir la rosée
Qui perle de son vit
Mon regard s'enflamme
caresse son corps qui s’offre sans détour

Mes doigts suivent le sentier ombragé
Glisse entre les collines rebondies
Viennent se perdre
Entre les failles inhabitées

L’arbre nu s’enfle, essore l’envie
D’aller et venir au rythme des soupirs
Et dans la lumière qui s’endort
La délivrance libère les corps
Ivres d’abandon


Théa
27 mai 2009


samedi 23 mai 2009

Sous l'asphalte de la démesure



Il est des chemins sans fins,
Des détours impuissants à recueillir nos douleurs.
Ce soir la lune sourit,
Juchée,
Percale indolente dans l’immensité.

J’ai soif de toi,
Je te redonne la main que tu as lâchée
Dans la maladresse de tes incertitudes,
As-tu soif aussi de la même tendresse
Quand le ciel s’entrouvre
Laissant passer la lumière
Et que la nuit se dérobe frondeuse
Sans pouvoir taire les rires des amants
Qui osent désinvoltes et fiers
Retenir leur destin ?

Encore le jour
Encore la nuit
Tout cela ne finira donc jamais !

Pouvoir flotter sur l'océan des étoiles,
Sentir ton regard
Fouiller l'impénétrabilité de mon âme,
Bannir le chagrin pour que refleurisse le ciel
Sans autre dérision
Que toi et moi dans cet univers infidèle !

Ô suspends ce temps qui bat obstinément
Confonds la tristesse qui étouffe
Là sur les sentiers de l’amour
L’éternel fantôme en robe blanche !

Regarde juste une fois
Une seule et unique fois cette ombre
Trop petite, Transparente,
Elle a pourtant la fièvre au bord des lèvres
Et l’envie de te dire à la frontière des non-dits
Qu'elle souffre
Méticuleusement recroquevillée
Dans l’océan des tumultes
Silencieux et glacé.

Ne renonce pas
Elle t’apporte l’insouciance,
Les caresses sulfureuses et avides
Qui font déglutir le bonheur
Rôdeur assidu errant sans pudeur
Autour de l’indicible fortune.

Inonde la terre de ses débordements
Jusqu'à perdre l’envie
D’être un peu l’étoile qui se tait
Pourvoyeuse d’amertumes tenaces.

Pour l’amour du ciel
Emporte la loin d’ici
Les horizons sont blêmes
Et l’aventure réconcilie les frontières
Qui disparaissent
Sous l’asphalte de la démesure.


Théa
Bélesbat, 23 Mai 2009


jeudi 21 mai 2009

Tout près de vous




Les débordements du fleuve
Ont fini par me chasser
J'ai trouvé asile dans un endroit
Plus lumineux

À ma taille figurez vous
Puisque petite je suis
Et comme telle vous me voyez
Je devais trouver une solution
Pour que l'on me voit absolument
J'ai l'impression maintenant

D'être à la bonne hauteur

Je ne touche plus le sol
Mes jambes flottent
Mon regard imagine plus loin
Les côtes immergentes des infinis
Et je me sens l'âme d'une Reine tous les matins
Quand je me baigne dans les vapeurs d'éthers
Qui volètent sur la terre

L'endroit me parait très confortable
Doux et soyeux
Autour du globe je vogue
Dans l'atmosphère je voyage en continu
Et me repose dans les nues

De là-haut j'aperçois la terre minuscule
Les hommes si petits et ridicules
Je suis très bien installée
Une chaise et un oreiller

Enfin deux oreillers

Car je voudrais recevoir quelqu'un
Une âme en partance aussi
Chez moi la lumière est garantie
Et le paysage inoubliable pourrait bien faire disparaitre
Les ombres qui nous égarent

C'était juste pour vous dire Cher ami
Que j'ai changé d'adresse depuis peu
J'ai emménagé figurez vous

Sur un nuage - tout près de vous


Théa


La Chaise sur un nuage

Tableau d'Aksel

Elle est assise sur une chaise
La chaise posée sur un nuage
Très haut dans le ciel
Si haut que personne ne peut la voir

Pleurer

Elle écoute cette musique indéfinissable
Qui s’égrène doucement
Comme un chapelet de voyageurs
En partance pour une fugue vers l’infini
Elle a fermé les yeux
D’où se sont écoulées quelques larmes

De bonheur

Autour d’elle un océan de lumière
Baigne l’atmosphère tranquille
Le paysage défile- absent - livide
Pas une ombre - seulement cette clarté
Ombrageant la terre qui s'éloigne

Partir

La tête renversée
Elle écoute dans le silence
Des murmures étranges
Les anges imagine–t-elle en souriant
Des frissons à l’âme

Elle pense à lui


Théa
Bélesbat, 12 avril 2009
Art et poésie


L'Unique voyage



Elle grelote dans l'enfer du soleil
Qui chauffe la dune depuis quelques jours
Et nébulise l'horizon à fermer les frontières
À la désinvolture de ses rêves

Le printemps lui fait peur
Les ailes qu'il déploie pour habiller ses regards
Exacerbe la mélancolie qui l'habite
Elle ne connaît le rythme des saisons
Qu'à travers les élans de son cœur
Et la lumière des nuits à oublier le jour

Cet air de renouveau qui braille
Contre ses soupirs
Vogue sur des nuages de frayeur
Alors que les oiseaux palabrent insolents
Sur les arbres encore démunis

Pourquoi fuit-il sa douceur
A-t-il peur des brassées de fleurs
Que le vent sème à la fenêtre
Où est-ce son parfum qui l'entête

Les yeux fermés elle respire avec ferveur
Ce qui lui reste de bonheur
Le souffle du vent qui joue dans ses cheveux
Et cette rivière de sable
Qui glisse glaciale entre ses doigts
La vie s'enfuit à tire d'Elle

Songeuse elle pense à l'unique voyage
qui lui reste à faire
L'unique voyage encore nécessaire
Pour qu'elle survive
Celui de changer de regard


Théa
Bélesbat, 24 Mars 2009


mercredi 20 mai 2009

Le Temps d'aimer (III)



J'ai mis des nénuphars sur la pelouse
Peuplé le ciel gris
d'étoiles vagabondes

Accroché aux branches des arbres
Des baisers décorés

Et posé en face de moi

Sur la chaise
Le cadre vide

Ton visage était inutile
Puisque j'ai continué à te regarder


Théa
Bélesbat, avril 2009


Le Temps suspendu (II)



Être
L'heure suspendu

quand la grande aiguille se révolte
Et la petite se bloque
En voulant l'imiter

Être
Ce tout qui fulmine

Étrange destin
Qui ne mène à rien

Et toi
que fais tu dans ce silence
Où j’attends tout

Et n'espère
Plus rien


Théa
Bélesbat, avril 2009


mardi 19 mai 2009

Le Temps perdu (I)



J'ai suspendu le temps
Par le pied

L'heure s'était figée

J'en avais assez de cet insolent
Qui restait là
À me regarder sans bouger

Il a juste soupiré
Et m'a demandé

Quand cesseras-tu de me torturer
Tu ne vois pas
Que je suis assez grand
Pour savoir

- S'il est temps -

J'ai souri
Et suis allée dormir

En attendant


Théa
Bélesbat, avril 2009

lundi 18 mai 2009

Les Morceaux choisis de la tendresse



J'aime redéfinir les sentiers de nos vies
J'imagine un regard habile
Des yeux qui parfois me mentent
Quand ils disent n'avoir pour moi
Que des élans sincères

Si l'âme assurément vague
Sur des sentiments fantasques
À la croisée des chemins
La peur ne doit pas figer nos pas
Les rêves sont des messages de joie
Qu'il importe de nourrir
De nos pensées les plus fortes

Il n'existe pas de mauvaises voies
Seulement des routes incertaines
Des hésitations peut-être
Ou des respirations pudiques
Quand les questionnements se consument
À la lumière de la confiance éternelle

N'aies pas peur de te noyer
Dans le baiser ruisselant de promesses
D'une bouche apaisée

Regarde moi encore une fois
Avant que les chimères
Ne se broient sur les roches sinistres
Des jours qui se succèdent sans espoir

Je n'oublie pas tes étreintes
Et m'empresse de souffler sur le vent
Afin qu'il te porte ces lignes
Encore vibrantes de mes émois
Pour que tu puisses croire
Que les rêves parfois se posent
Sur les morceaux choisis de la tendresse


Théa
Bélesbat, 9 mars 2009


mardi 12 mai 2009

La Frontière qui nous sépare



Il faut attendre encore un peu
Attendre que le silence se fatigue
De croiser nos chemins
Qu'insoutenable il s'abstienne de nous séduire

Attendre que tu traverses des déserts
Sans t'abreuver au moindre désespoir
Avec pour tout bagage
La mémoire des infinis
Et un sourire qui s'abstient
De peur de mentir

Bientôt tu seras prêt pour l'ultime voyage
Le seul indispensable à notre survie
Celui qui se décide
Dans la blancheur des matins à déborder la vie

Il reste si peu de chemins
Quelques routes inexplorées
Dont je cherche encore les allées
À refleurir mes rêves
Quelques sentiers ajourés
Qui se perdent dans les herbes folles
Où je voudrais m’endormir

Attendre enfin
Que la nuit s'éveille aux bruits du bonheur
Et que je retienne une main timide
Pour la poser sur mon cœur
Mystère attendu qui se dévoile
Dans l’absence qui se meurt

Attendre s'il le faut
Mille nuit sans sommeil
Mille jours sans apercevoir la lumière
Ce moment éclatant de certitudes
Où l'ombre dans la démesure
Engloutira définitivement
La frontière qui nous sépare


Théa


Un débordement de joie



Je vais à pas lents détruire mes agonies
Retrouver au plus profond de mes pensées
Les trésors enfouis dont j'ignore la présence

Inévitable retour de fêtes
Traversées des déserts
Hallucinations douces et brûlantes
Les jours s'enlisent désormais démunis

L'aube est si lointaine
Il est temps de se lever
Un cœur si gros bat sans plus finir
Refusant de mourir

La lumière explose au nez d' insolents
Qui devinent si bien la douceur de sa peau
Recueillent des caresses
Dans l'oubli de promesses
Et volent des regards à défleurir la mer

La reine a des larmes bleues
Qui pendent à ses oreilles
Et son regard d'azur fait baisser les yeux
Des amants impunis
Pourvoyeurs de chagrins et de rêves celés

Ô délice des jours
Toi dont la nuit se peuple de certitudes
De fièvres débordantes au puits des habitudes
Donne lui ce qu'elle attend
L'ordre des choses au nid de la maison

Et pour libérer l'horizon
L'aube qui s'efface
Dans un débordement de joie


Théa
Bélesbat, 9 mai 2009


samedi 9 mai 2009

Ô poésie



Là s’en va le monde
Des paroles pour quelques idées
Mais je te vénère ô poésie
Filtre de mes rêves aux pouvoirs dérobés
Source débordante ruisselant à mes pieds
Mer qui murmure
Dans la candeur de l’été
Des mots brodés de rimes

Je te vois dans ta robe de promesses
Glissant le long du fleuve
Parée de voiles d’organdi
Brodés de fleurs et de feuilles serties
Les oiseaux t’accompagnent au bord du délit
Tes larmes sont de cristal
Quand la source tarit

Berceau de mes incertitudes
Souffle de mes obligeances
J’épouse les semailles pour respirer tes parfums
J’embrasse tes mains
Pour oublier mes chagrins
Toi tu me berces âme abandonnée
Dans d’incontournables refrains

Poésie que j’aime tes rondeurs
Ces mystères qui se cachent à l’orée du cœur
Tes ardeurs insatiables
Quand tu te couches fatiguée
Au bord de mes années

Te dirais-je à l’oreille
Ces mots de délice qui me portent aux nues
Déesse sans nom aux pouvoirs impromptus
Je soupire à genoux
Pour que les ailes du poète
Me portent dans le sommeil
Vers des pays inconnus
À la beauté diaphane
Des vertiges insoupçonnés



Théa
Bélesbat, 10 mai 2009


mardi 5 mai 2009

Ce silence sur les toits



Peut être est ce lui
Qui me rend fou

Ce silence sur les toits

J'ai si froid
Comprends-tu ce chagrin
Qui me dévore encore
L'air de rien

Quelques oiseaux épars
Dans un ciel trop pâle
Et l'envie d'un regard
Sur mes rêves

Cailloux posés sur le sentier
De mes désespérances

Pour ne pas oublier
Le chemin du retour


Théa


lundi 4 mai 2009

Où je pourrai te trouver


Le désordre s’est installé 
A fleur d’idées 
Et la pensée désespère de retrouver
le chemin qui mène au jardin de roses
 Où le printemps s’est engouffré 
Voyeur incorrigible du bonheur retrouvé 
 Les volets encore fermés 
Les rideaux tirés 
Le soleil consume les derniers chagrins 
Que la nuit a absorbés
 
 J’aime ce chemin 
Qui serpente entre les fusains
 Le jour s'habille de couleurs et de reflets 
La terre respire 
Enrubannée de promesses
La terre repose 
Et mes amis m’attendent pour rêver 

 Qu’il est beau le soleil 
Il se lève magnifique sur les incertitudes 
Se plait à chahuter les idées 
Perles d’aventures 
Qui ne savent voyager sans penser 
D'une d'une obsédante manière
Au chemin de retour
 
 Les rêves se perdent dans l’horizon 
Dans l’écoute attentive 
La mer murmure égrène sa chanson 
 J’ai ouvert grand la fenêtre 
Pour respirer à bout de vie 
Effrayer les derniers sortilèges 
Ils butinent encore le demi-jour 
Et c’est en observant les oiseaux 
 Se baigner à la fontaine
Que j’ai su vraiment
Où je pourrai te trouver 



©



 Théa Casamance
Bélesbat, 3 mai 2009








dimanche 3 mai 2009

L'Incohérence du vide



Tout ce bleu
À corps perdu

Miroitement incessant
D'étincelles de lumière

La mer
Presque silencieuse
Bruissant dans la brise
Chatouillis de caresses
Sur mon visage

La solitude et la mer
Indivisible vertige

Et derrière l'horizon
Qui disparaît
Dans l'étendue linéaire des espaces

Toi
Dans l'incohérence du vide


Photo & Texte Théa
2 mai 2009


vendredi 1 mai 2009

Cette ombre si belle



Un jour peut être la nuit chassera les ombres
Qui m’assaillent en hurlant
Au bord de l’absence

Un jour peut être je deviendrai si petite
Qu’un regard attendri
Me trouvera blême au fond de mon lit

Nuit d’horreurs insoutenables
Absurde dénouement qui suinte dans le froid
Vomit le fiel de son délire
Les monstres surgissent du fond des abysses
dansent sur le chemin griffé de ronces
Et poussent à la folie une âme abandonnée

Je me suis réveillée les yeux si rouges
Que le sang coulait en rivière
Sur le dos de mes joues
Et le soleil sur le jardin
Ressemblait à un fantôme égaré
Cherchant qui effrayer

Faut-il vraiment continuer de marcher au hasard
Sans savoir où aller
L’âme se perd inévitablement
Entre les dédales et les impasses
Repoussant les limites du possible
À la recherche de l'endroit où poser le regard

Demain la rivière emportera son corps
Ophélie longue et blanche aux longs cheveux d’or
Et sur le bord - hagard - tu regarderas s’éloigner
Cette ombre si belle
Que tu n’as pas su garder


Théa
Bélesbat, 1er mai 2009