lundi 28 novembre 2022

Hommage






Monsieur Christian BOBIN n’est plus

Je ne dirais rien

Juste garder le silence

Juste reprendre la rangée de ses livres

Sur la bibliothèque

Les touchers

Il y en a partout sur mon bureau

Près de mon grand fauteuil

Où je me love

En écoutant Clotilde Courau me lire

Un bruit de balançoire

Quand je suis trop fatiguée

Et que mes yeux se ferment tout seul

L’ homme qui marche

L’éloignement du monde

La nuit du cœur

Je vous dis ils sont tous sont là

Notre poète continue de vivre dans nos cœur

Elève nos âmes jusqu’à lui

Il continue encore de me parler doucement

Très doucement à l’oreille

Je l'entends me dire (*)

Je suis ses traces de pas dans la neige

Je vous le dis de toute mon âme

Il est vivant


©

 

Théa Casamance en toute humilité

(*) ses dernières conférences ne sont pas si loin

Je choisis

"Quand je me penche sur une phrase pour la polir le monde n’est plus qu’un duvet d’oie volant dans la chambre" Une bibliothèque de nuages Christian BOBIN

"J’ai rêvé d’un livre qu’on ouvrirait comme on pousse la grille d’un jardin abandonné" L’homme joie  Christian BOBIN




jeudi 24 novembre 2022

La chanson du feu de bois


 


photo anonyme



Ces bruits que je discerne

Je les connais bien

L'espace doucement se réchauffe

Je m’installe dans mon grand fauteuil

Dieu que c’est bon


C'est l'heure de la chanson

L’heure du spectacle

Dix sept heures exactement

J’entends le vent qui souffle

Dans les grands arbres du jardin

On frappe à la porte

Mais non c’est juste dans ma tête

Ces  bruits qui me répondent

 

Dans la cheminée

Je viens de mettre quelques sarments

Mes mains s’approchent

La lumière bientôt m'ensorcèle

Craquements secs des bûches

Les flammes lèchent les parois de l’insert

Gigotent dansent comme des feux follets

Elles séduisent caressent charment

Que j'aime ce moment là


Les bûches claquettent s’effritent

Racontent chuchotent bavardent

Fredonnent et chantonnent

C’est la chanson du feu de bois

Qui se consume

Diligemment sous mon toit

Je ne parle pas encore de braises

Le feu s’éteindra quand il voudra

Je profite du temps présent

Et de la joie que je ressens

 

©

 

 

Théa Casamance

Ici Ailleurs 24 novembre 2022




mardi 22 novembre 2022

Alors je te lis



Photo anonyme


 

Les jours s’engouffrent

Impitoyables

La nuit s’installe

Et la charnière se rouille

Fermer la porte vite

 j'ai froid

Dans un petit village cabalistique

L’ivresse de la neige sur la montagne

Aux confins de la vallée

Exporte des rêves impossibles

Alors je te lis 

Je vous lis

Ces mots laissés en partage

Sont une provende  merveilleuse

Ils chassent mes angoisses

Mes interrogations inefficaces

J’entends à l'instant le silence froisser 

Les pas des absents

Je conçois alors des situations

Des histoires sans fin

Pour les autres bien mystérieuses

Quels autres d’ailleurs

Mais si ils sont là précieux

Dans l’ombre

J’enflamme une autre vie

Un autre espoir

Indispensable à ma survie

 Je voyage dangereusement

Sur un chemin escarpé

Qui débouche sur le néant

M’y jeter

Non             puisque tu me retiens

 

©


Théa Casamance

Ailleurs le 22 novembre 2022




mercredi 16 novembre 2022

C'est juste un naufrage

 




Anonyme


Chemins solitaires

Sentiment d’abandon

Ces temps sont vraiment féroces

Terriblement inhumains

Vagues d'amertume

Regarde autour de toi pourtant

Ces mains tendues

Ces visages souriants

Ces jardins où jouent les enfants

 

« Le désespoir est assis sur un banc

Surtout ne le regarde pas » J. Prévert

 

C’est Juste un naufrage

Juste un moment d’égarement 

Du désarroi sans doute

Efforce toi

Continue ta route

 Pense surtout à demain

Un jour nouveau va naître

Lumineux 

Nourri d’espoir

Lui peut rendre les gens heureux

 

©

 

Théa Casamance

Ailleurs le 16 novembre 2022

" C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière" Edmond Rostand