lundi 2 décembre 2013

L'image de ma mère (à ma mère)


Son oreille  paresseuse
La tient suspendue à nos lèvres
Mais elle donnera plus tard
Aux uns et aux autres les nouvelles
Celles qui la font vivre et tenir
Celles qui la rendent utile

Son pas n’est plus assuré
Et son cheminement difficile
Lui fait la silhouette bien fragile
 Elle semble ce jour bien fatiguée
Mais continue d’écouter
Pour dire encore et encore
Pour que le lien entre nous reste fort

Avant de partir j’ai touché sa main
pour lui éviter d’autres maux
Juste pour la protéger
puisque j'étais souffrante un peu

Nous nous sommes regardées
Émues un instant complices
 J’ai senti alors cette peine qui agace
Au regard de la vieillesse
Me souvenant de ces instants
À jamais gravés dans ma mémoire

Quand l’heure de m’endormir
Me tenait éveillée
Et que seuls parvenaient à me bercer
Le bruit de la machine à coudre
Et l’image de ma mère
Qui cousait sous la lampe allumée



©
 


Théa Casamance
La Grange le 1er décembre 2013




mardi 26 novembre 2013

L'hiver tousse un peu



                                                                    Photo auteure


Je ne suis pas convaincue
Que l’automne annonce l’hiver
Je ne sens pas le froid sur mon visage
Que tu  couvres de baisers

Le soleil encore  lumineux
Déploie entre les branches des arbres
Maintes supercheries
Pour réchauffer la campagne
Que le souffle du vent émoustille

Les feuilles cabriolent amusées
Enchaînent  une valse dissipée
Sur la prairie bien verte
Leurs joues sont si rouges
Que nous devinons le gout du  plaisir
Sur leur peau devenue fragile

Le chat ronronne à la fenêtre
Satisfait du spectacle
Et mes yeux si fatigués s’amusent
De la douceur des nuages
Où je reste allongée
Des heures contre  Lui

Nous rions si fort
Que nous n’entendons même pas
L’hiver qui tousse un peu


©


Théa Casamance
La Grange 26 novembre 2013







mardi 19 novembre 2013

Baisers suspendus





Des baisers suspendus
Aux longues branches dénudés
Du chêne immense et fier
Qui pavoise sous mes yeux

Des baisers
Qui dansent dans la brise légère
Frétillent dans le vent
Courtois et amusé
Badinent avec l importun

Des baisers
Qui volent papillonnent
Au milieu des feuillages colorés
De l’automne pluvieux
Se posent vagabonds et discrets

Des baisers savoureux
Gourmandises indispensables
Endormis depuis trop longtemps
Sous la mousse touffue

Et qui s’éveillent languides
Impatients et délictueux
Au seul bruissement délicieux
De ton Amour


©
 

Théa
La Grange le 14 novembre 2013




mardi 12 novembre 2013

Simplement heureux


Tout se fond dans la réalité du jour
les mêmes caresses
les mêmes baisers
les gestes offerts doux et fragiles
les murmures au creux de l'oreille
que le silence égratigne sans excès

La paix baigne l'âme
le cœur palpite insolent et brave
écoute l’écho venu d'ailleurs
là où le printemps s'émerveille
des milliers de pâquerettes et boutons d'or
venus broder les prés endormis

On se quitte on se retrouve
dans le plus bel accord
au milieu des blés qui ondulent de plaisir
sous les caresses de la brise

Étreintes et soupirs
On batifole en secret dans l'herbe grasse
sous les saules étonnés
simplement heureux

Le bonheur soulève des montagnes
quand l'amour est si fort
que l'absence est présence
et que l'aube cristallise la lumière..


©
 


Théa
La grange le 12 novembre 2013 ©


mercredi 30 octobre 2013

Dans la joie elle se souvient




N’oublie jamais de te retourner
N’oublie jamais ce que tu as été

Dans l'éclat d’un automne en semailles
Les jours ont la rondeur d’un printemps
Que la nuit aurait oublié sur le parvis d’une église
Où l'ombre laisse à peine entrer la lumière

 La mémoire a plissé les yeux
Et  a mis sa main en visière

Il est revenu souffler à son oreille
Une histoire sensible au gré des vagues
Attentive elle devine son murmure
Écoute émue le bruit des pierres
Comme le chant d’un oiseau de nuit
A jamais figé dans le temps des miracles
 
Le bonheur n’enfouit pas le cri de l’oiseau
Demain sera encore bercé par la solitude
Même si le regard qui se pose
Suffit à lui faire perdre la tête

L’horizon se baigne paisible
Dans l'éblouissement  matinal

Dites lui qu’il faut croire en ses rêves
Dites lui que son cœur trop fatigué d'errer
dans les chemins entrelacés
Se repose désormais dans une clairière
où l'attendait l'impossible
Dites lui qu'elle aime
et que dans la joie elle se souvient...

Théo
La Grange 30 octobre 2013


samedi 12 octobre 2013

Billet poétique




Comme une coup de vent qui balbutie
les mots se posent
sur des images bleues
on est loin de tout mais près du centre,
là où la vie niche un coin de plume


Théa
Bélesbat 11 octobre 2013




dimanche 21 juillet 2013

Paysage bleu


http://contact.active-art.net/imgz.php?i=f098c5f29e8298504abb8657ec101548.jpg&id=61865
"Paysage bleu" Toile de Jacques Trichet
http://jacques-trichet.com


 En marge du regard
Le néant démystifié
 Le bleu vogue
Suspendu aux lèvres
Du silence

 
Au delà de l'image

Le givre et la lumière
 La grâce d'un voyage
Surdimentionnel

Entre fragilité et  rêve
Toutes voiles vibrantes
Le cœur en léthargie
Bat 
Inconditionnellement

Théa Casamance
Bélesbat le 21 septembre 2015
Art et Poésie



lundi 17 juin 2013

La vraie vie est ailleurs






Ce monde est sans âme.
La vraie vie se moque
De l’inacceptable des images
Soumis aux caprices des regards avides.

Le jour se lève 
Dans la pâle  lumière mouvante de l’aube
Un pâle soleil caresse la campagne
Encore endormie

La vraie vie est ailleurs
Dans le cotonnement des nuages
 Et la nacre de leurs dentelles
Dans la pluie qui glisse sur la vitre
Et diamante ce que je perçois
Dans la petite feuille qui se balance
Sous la brise amusée
Ou dans le scintillement des étoiles
Quand vient la nuit

La vraie vie est transparence
Lumière     don de soi
Oubli du monde

Elle est surtout dans cet amour 
Qui nous submerge
Aussi grand que la force des prodiges
Qui génèrent les étoiles
Et me fait entrevoir le ciel


©



Théa Casamance
Bélesbat 16 juin 2013