Les cailloux du Petit Poucet

J’irai cachée derrière les mots
Chercher l’Autre
Ce maillon indispensable à notre survie
Après m'être égarée
Le long des chemins sans espoirs

J’ irai frapper à ta porte
Quand il fera trop froid
Et que la pluie tambourinera sur ma peau

La nuit s’est avancée
Recroquevillée dans son manteau
De brumes et de secrets
Le ciel lézardé penche sa tête lasse
Et je reste seule allongée sur le vide
Enchaînée à la solitude
La tête posée sur une pierre

L'abandon vrille mon âme
Les arbres bruissent autour de moi

le vent gémit
Attise ma douleur

Les mots sont le breuvage que je préfère
Les images les barques qui m'emportent
Lorsque mon regard s’émeut d'un autre monde
Où tu te plais à dessiner nos rêves

Il est fini le temps du bonheur
Celui où tu venais charmeur et gai
Caresser mes berges
Le vent a semé d’étranges fleurs chardonnées
Qui blessent mes passages

Toi la solitude
Cet imposteur qui nous fascine
Et nous fait les yeux doux
Tu gardes nos rêves bien serrés
Contre un silence indispensable et corrompu

Les mots sont ton rival
Ils bougent chantent martèlent le sentier
Ils sont les cailloux du Petit Poucet
Partage et vie
Le seul chemin vers l’Autre

Et s’ils nous bercent parfois
Doux et tendrement polis
Alors le bonheur n'est pas très loin d'ici

©


Théa Casamance
Bélesbat 28 avril 2011

Une perle toute ronde

Point de colliers ni de perles
Autour du cou de la belle
Mais au fond du cœur
L'écrin d'un bijou ineffable

Une perle toute ronde et lumineuse
Si rare dans sa présence
Qu'on ne la perçoit qu'en transparence
Le regard absent voguant
Vers l'Autre sur la ligne d'horizon

C'est le vent qui murmure
A tous les deux cet instant de grâce
C'est le parfum des immortelles
Sur la dune chaude et délicieuse
Qui les honorent

Tous les deux savent
Tous les deux se connaissent
Ils ne se sont jamais vus
Ils s'aiment blottis dans le silence
D'un monde qui les ignore

Théa
Bélesbat 11 avril 2011

Dansons

Dansez belles demoiselles
Montrez nous vos dentelles
Et vous mes beaux messieurs
Virevoltez jusqu’aux cieux

Tournez mes belles dames
Glissez sur le parquet
Vos yeux font étincelles
Dans le cœur de ces messieurs

Je vois sous vos jupons
Jambes longues et cotillons
Dansez mes amoureuses
La nuit est merveilleuse

De ta douce voix charmeuse
Tu nous chantes une berceuse
Mais nous on voudrait bien
Dansez jusqu’à demain


Théa
"Comptines et Poésies"
8 avril 2011

Danses russes

Glissements légers
Gestes lents et aériens
Envie de rêver

Incendie des couleurs
Musique ébouriffée
Envie de danser

Des voix romantiques
Un pas de danse en cadence
Envie de chanter

Débordement de gaité
La joie fait battre les cœurs
Envie de bonheur

Théa
La Mothe-Achard 26 mars 2011

Quand l'espoir fait renaître le printemps

Oh mon ami qui m’attendez là-bas
Près d’un feu éteint
Le cœur animé d’espérance
Et du simple envie d’être heureux
Écoutez le chant des oiseaux migrateurs
Écrire le chemin de notre aventure

J’ai repris ma route
Le long du fleuve tranquille et sourd
N’espérant aucun gué ni aucune pirogue
Le ciel navré défigure mon voyage
Et je rêve d’un autre partage

Regarde avec moi je t’en prie
La nature qui se meurt
Sous les pluies trop chaudes
Regarde ses blessures
La terre agonise à nos pieds

Aurons nous encore le temps
De chanter le doux printemps
De caresser les soirs d'été
La feuille tremblante du pommier

Quand s’anime le spectacle de la nature
Offrons à nos enfants
Des regards entreprenants
Et l'envie d'aller de l'avant
Pour que l'espoir fasse renaître le printemps

Théa
Bélesbat 31 mars 2011