dimanche 17 avril 2011

Les cailloux du Petit Poucet



J’irai cachée derrière les mots
Chercher l’Autre
Ce maillon indispensable à notre survie
Après m'être égarée
Le long des chemins sans espoirs

J’ irai frapper à ta porte
Quand il fera trop froid
Et que la pluie tambourinera sur ma peau

La nuit s’est avancée
Recroquevillée dans son manteau
De brumes et de secrets
Le ciel lézardé penche sa tête lasse
Et je reste seule allongée sur le vide
Enchaînée à la solitude
La tête posée sur une pierre

L'abandon vrille mon âme
Les arbres bruissent autour de moi
le vent gémit
Attise ma douleur

Les mots sont le breuvage que je préfère
Les images les barques qui m'emportent
Lorsque mon regard s’émeut d'un autre monde
Où tu te plais à dessiner nos rêves

Il est fini le temps du bonheur
Celui où tu venais charmeur et gai
Caresser mes berges
Le vent a semé d’étranges fleurs chardonnées
Qui blessent mes passages

Toi la solitude
Cet imposteur qui nous fascine
Et nous fait les yeux doux
Tu gardes nos rêves bien serrés
Contre un silence indispensable et corrompu

Les mots sont ton rival
Ils bougent chantent martèlent le sentier
Ils sont les cailloux du Petit Poucet
Partage et vie
Le seul chemin vers l’Autre

Et s’ils nous bercent parfois
Doux et tendrement polis
Alors le bonheur n'est pas très loin d'ici


©


Théa Casamance
Bélesbat 28 avril 2011






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