mercredi 29 avril 2009

Sans se retourner



Son cœur d'enfant pleure en regardant la mer
Et son âme blêmit assaillie de regrets
Quand la terre se referme de ne plus aimer
C’est une âme qui se meurt d’avoir trop rêver
Un combat qui cesse sans avoir commencé

Après chaque marée l’océan qui voyage
Pose ses bagages sur le sable doré
Voulez vous une auberge pour vous reposer
Une source fraîche pour bien vous abreuver

Des draps de tendresse habilleront le lit
La voix sans détour ne vous parlera d’amour
Qu’en regardant l’océan lui faire les yeux doux
Et le cœur en émoi n’aura d’autres égards
Que de poser sa main sur le bord d’un refrain

Est-ce la fin d'une histoire le début d'un naufrage
Il faut parfois se perdre pour se retrouver
Je crois que c'est au port qu’il faudrait s’arrêter
Pour regarder l'océan sans se retourner

-
Théa
Bélesbat, 24 avril 2009

T'offrir l'ultime regard



Dans la perception de l’instant
Où se devine l’inévitable absence
J’ai lu dans ton regard
Ces mots qui s’attardent au ciel de mon lit

Le silence s’installe
Dans la sueur des incertitudes
Et me jette au visage l’ultime recours
Les lendemains sont sans espoir
Juste celui que j’accueille
Fière de la force à te survivre

Je ne crains plus rien
Ni le doute
Ni les hésitations
Je vais par les chemins
Courir de sauvages aventures
Derrière un vent qui se passionne
Pour d’autres entreprises

Les mots sont muets désormais
Seule la nuit s’installe sur des sursauts de fièvre
Qui meurent au point du jour

Peu m’importe vos élans
Je renie la désinvolture des ombres muettes
Qui passent au bout du chemin
Me faisant un signe de la main
Avant de disparaître dans le mépris du temps
L’ignorance blessée emménage
Recouvrant la dune où fleurissent les immortelles

Ah que cette vie m’écorche
Que ces gestes me détruisent
Je voudrais en finir
Recouvrir les jardins de mes délires
Avant de rejoindre quelque part ton âme
Belle et fière
Qui me bordent de l’envie
À t’offrir l’ultime regard

-
Théa
Bélesbat, 28 avril 2009

lundi 27 avril 2009

C'est quoi la vie




Ni vent
Ni tempête

Juste quelques larmes
Un soupir à soulever la terre
À bout de chagrins

Sais tu seulement toi
Ce qu'il faudrait au ciel
Pour qu'il rit aux éclats dans le vent

Sais tu vraiment
Ce qu'il me faudrait le soir
Quand mes draps sont si froids
Et le silence trop violent

Un cri dans la nuit
Une main qu’on oublie

Mais c'est quoi la vie

-
Théa
Bélesbat, 27 avril 2009

Aussi libre que le rêve

Toile Sylvie Bouin

Une étoile en partance
Tamisant la lumière

Le feu des caresses dévorantes
Livré à l'insolence de l'envie
Effleurement obligé nécessaire à l'envol
D'un corps ivre de rêve

Le regard figé
Dans l'immobilisme d'un songe
La beauté s’emplane dans l’infini
Là où le ciel s’arrête
Où le néant retient le vide

C'est la ruée vers l’aube rose
L'abandon immanent
L'inévitable appel
Les corps s’évanouissent - Libres

L'âme se pose - Achevée

-
Théa
Bélesbat, 26 avril 2009
Art et poésie

vendredi 24 avril 2009

Le Rythme des tambourins



Quelque fois un rêve vous surprend
Au bord des abîmes
Se pose incidemment sur l’âme éperdue
Qui soupire et pleure
Des mélodies disparues

Assise sur la lune rieuse
Elle se balance dans la nuit
Qui scintille encore
Attentif le vent l’a rejoint
Pour lui offrir un bouquet de mots
Habillés de tendresse
Et de regards inattendus
Sur des chemins bordés d’organdi

Le fleuve oublié bouillonne
Dans un bruit de tempête
Elle - N’entend que le ruisseau
Qui s'égosille au rythme des tambourins

Les chagrins se sont apaisés
Elle rit à gorge déployée
Dans la nuit qui se nourrit de miracles
Murmurant à l’oreille du vent
Des messages d’amour
Que le silence doux voyeur lui volera demain

Les fantômes exaltés ont fui
La lune baille d’ennui
Et l’aube qui resplendit - s’impose
Caresse rose sur son cœur étourdi

-
Théa
Bélesbat, 24 avril 2009

mardi 21 avril 2009

L'Image



Je vais perdue
Au plus loin des déserts qui m'aveuglent
Et ne perçois de lumière
Qu'au regard d'une image
Qui fulmine dans l'ombre

La nuit a recouvert tous mes rêves
L'horizon s’est teinté de mes désespérances

À genoux
Sous les rugissements des chagrins
J'invective le ciel
En limite d'absurde
Et l'univers entier dont je suis l’étincelle
Me porte en écho
Une larme de toi

-
Théa
21 avril 2008

samedi 18 avril 2009

Un peu d'eau fraîche



Elle comprend tout à coup
Qu'il respire dans l’ombre de sa vie
Son regard flamboie sous les étoiles
Qui se réjouissent toujours
Quand elles surprennent le bonheur

Il lui sourit si bruyamment
Qu'elle entend les paroles attendues
Et lit sur ses lèvres les mots magiques
Que beaucoup salissent
À les travestir en mensonges

Il pose délicatement sa main sur son bras
Pour qu’elle le regarde bien en face
Et plaisante en la devinant
Légère et douce oublieuse un moment
De l'impossible réalité à s’aimer

Ah ce rire prodigieux
Lorsqu’elle fait divergence
Contemple la mer lascive et fuyante
Paressant sous les cieux endimanchés
Et le soleil attentif - Affable voyeur

Elle est sûre qu'il la voit
Les signes sont inutiles quand on sait
La journée sera sans tâches
Et le vent qui se lève lui portera
Ce goût de miel dont gourmande elle raffole
Lui faisant le buste si arrogant
Et le regard si fier à se perdre dans l'infini

Elle respectera ses ports
Dont elle apprécie la beauté
Ne dira rien qui nuise à des yeux indiscrets
Elle ignore la blessure
Juste la sienne presque mortelle
Elle a seulement besoin d'un peu d’eau fraîche
Pour être heureuse
Juste besoin d'un regard
À deviner sa vie dans l'ombre d'elle
Elle ne lui dira jamais – Il sait.

-
Théa
Bélesbat, 24 mars 2009

dimanche 12 avril 2009

À pas de rêves



Confusions fantasques
Délires asséchés de mes nuits agitées
Je m'accroche à des étoiles
Qui filent entre les doigts
La mer m'éblouit
Me trompe elle aussi
Le bruissement des vagues m'embobine

Les tourments défigurent en chimères
Mes pensées les plus belles
Mon esprit ce leurre souvent
Le cœur en émoi
Mutile les plus beaux sentiments
Rien n'existe que le néant

Mon regard sur la lune
La fait luire chaque nuit
J'entends pleurer les sirènes
Les frémissements du vent
M'hallucinent de mots charmants
La mer frétille de lumière

La folie m'accueille doucement
Je m'abandonne entre ses mains
Et continue ce long chemin
Qui m'aspire si loin

J'avance à pas de rêves

-
Théa
Bélesbat, 2005

jeudi 2 avril 2009

Juste un mot



L'aube encore endormie
Se baigne lascive dans la lumière pâle
Qui rosit la plaine
Elle - s'étire - défroisse son corps
Montre le regard têtu de l'enfant qui désire

Le sourire à portée de main
Elle bavarde avec son âme
Et rit très fort en pensant à lui
Qu'importe le moyen quand le but est atteint
Elle s'amuse de son rêve
Et refuse de le quitter

L'air est si léger
Le parfum du thym et de la menthe sauvage
Chatouille son joli nez
Embaume ses rêves désordonnés
Qui papillonnent devant la porte grande ouverte
Le vent du sud s'essouffle
En essayant de les attraper

Elle veut juste s'asseoir à l'ombre des mots
Déposés en silence dans la nuit
Pour débusquer de son crépuscule
L'aigrefin qui vaincu se tait
Et laissera les étoiles lui parler

Il lui suffit de si peu de chose
Pour s'habiller de lumière
Juste un mot laissé là en partage
Qu'elle décachette avec le cœur

-
Théa
Bélesbat, 2 mars 2009

mercredi 1 avril 2009

L'Éloquence de l'oubli



J'arpente incrédule le bord du fleuve
Où bouillonnent mes amours
La nuit respire impudente
Sur la berge d'en face

L'ombre sournoise glisse entre les arbres
Surveille impatiente
L'heure où elle pourra me surprendre
Solitaire et confuse

L'aube si blanche et lumineuse
M'ensorcelle et je l'aime
Comment croire à l'impossible
Comment penser que la nuit enfante le jour
Sans le moindre désespoir

Les doutes m'assaillent
N'ont plus de répits
Je suis là figée – morte déjà
Observant les eaux troubles
Qui recouvrent mes berges

Mon âme flotte perdue impénétrable
Sur des rythmes lents et funèbres
Vers un ultime refuge
Elle vague languide et calme
Dans les profondeurs des abysses
Là où le silence et la lumière
Règnent dans l’éloquence de l'oubli

-
Théa
Bélesbat, 1er avril 2009