mercredi 1 avril 2009

L'Éloquence de l'oubli



J'arpente incrédule le bord du fleuve
Où bouillonnent mes amours
La nuit respire impudente
Sur la berge d'en face

L'ombre sournoise glisse entre les arbres
Surveille impatiente
L'heure où elle pourra me surprendre
Solitaire et confuse

L'aube si blanche et lumineuse
M'ensorcelle et je l'aime
Comment croire à l'impossible
Comment penser que la nuit enfante le jour
Sans le moindre désespoir

Les doutes m'assaillent
N'ont plus de répits
Je suis là figée – morte déjà
Observant les eaux troubles
Qui recouvrent mes berges

Mon âme flotte perdue impénétrable
Sur des rythmes lents et funèbres
Vers un ultime refuge
Elle vague languide et calme
Dans les profondeurs des abysses
Là où le silence et la lumière
Règnent dans l’éloquence de l'oubli

-
Théa
Bélesbat, 1er avril 2009

1 commentaire:

Lotus a dit…

Nous voici dans un poème bien "liquide".

Que de sombres pensées tu as là...

Quoi qu'il en soit, tes poèmes ont toujours ce charme indicible Théo.
Peu importe où ils nous mènent, vers tes rêves amoureux ou tes désespoirs.On te suit.

Lotus