mercredi 29 avril 2020

Le petit village blanc (extrait)





Le temps avait passé. Peut-être qu’elle n’écrirait pas les mêmes choses maintenant, les rapports entre les habitants avaient évolués. Elle aurait pu raconter en détails l’histoire à la fois drôle et terrible de la bataille de pétales de roses entre deux voisines en colère ! Au début l’histoire l’avait amusée : voir deux vieilles dames se disputer l’une parce les pétales de roses de sa voisine arrivaient dans son jardin, l’autre ne voulant pas couper ses fleurs parce qu’elle avait peur de se piquer avec les épines. La vieille dame agacée avait fini par ramasser les fleurs fanées et les avait balancées à la tête de l’autre ! Triste quand même Léa avait du mal à comprendre ce genre d’attitude, mais la vieillesse parfois, absout certaines stupidités.
En ce qui concerne les bavardages qui circulaient, ils avaient été à une époque un crève-cœur, mais aujourd’hui Léa avait décidé de les oublier, consciente que sa première impression du village était essentielle et que le reste ne l’intéressait pas.

 Dire qu’elle n’avait pas la nostalgie du  petit manoir au milieu de la campagne où elle avait vécu heureuse serait mentir. Les oiseaux surtout lui manquaient, elle aimait tellement voir les petites mésanges frapper aux carreaux pour réclamer leur nourriture. Une vraie vie de château au milieu des vignes et des visites inattendues où le temps ne lui avait jamais semblé long, absorbée par ses longues heures de contemplation et ses écritures.

Léa est une autre
Recueil de nouvelles par Théa Casamance





jeudi 16 avril 2020

Jusqu'à l'aube du monde










Des percées de lumière
Entre les feuillages verdoyants
D'un sous-bois ombragé
Beauté délicate
Indissociable
Musique douce
Le ruisseau psalmodie
L’oiseau gazouille
Dans son contentement

Palabres ininterrompues
Vertige
Balbutiements

CHARME

Mes oreilles attentives
Apprivoisent l’instant
L'âme s'effeuille

Souffle de vie ininterrompu
Où festoient quelques muses
Divine révélation
D’une présence avérée
Le silence s’installe
Oublieux d’un étrange confinement
Ne laisse qu’une empreinte

Pour que la nuit s’émeuve
Jusqu’à l’aube du monde


©


Théa Casamance
Art et poésie sous bois
 15 avril 2020










mercredi 15 avril 2020

Pour que ma plume soit ravie







J’ai enlevé le bandeau sur mes yeux
Consciente que c’était bien là
Sans aucune hésitation
 J’ai frappé à la porte

Il faisait sombre dans la maison
Mais dans l’instant un rayon de soleil
S’est glissé entre les toits
Et je t’ai entendu fredonner la chanson
Celle que je connaissais

Je la chantonnais
Dans les jours  difficiles
Pour calmer mes douleurs
Mes mots étaient absents
Depuis si longtemps
Sans doute en voyage

Une main a délié le ruban 
Qui les retenait
Un peu éblouie par la lumière
La vie a repris son cheminement
Poète tes mots sont un champ de fleurs
Où je me roule avec bonheur

Rien ne sera plus comme avant
Aujourd’hui j’ai retrouvé le sentier
Qui mène à ta maison
Je sens déjà l’odeur de ton pays
La lavande chatouille mon nez fragile

J’ai toujours su que le miracle
Serait au rendez vous
Il fallait juste être patient
Il me manque encore les couleurs
Celles que tu poses si joliment sur la toile
Pour que ma plume soit ravie

©

Théa Casamance
Le 13 juillet 2020
Les blés d’or
En toute humilité Bônois








jeudi 9 avril 2020

Confinement




Photo Lydie Olivier


Il y a toujours une aventure
Un rêve
De l’autre côté de la clôture
Le ciel bleu crie au miracle
La promenade n’est jamais stérile
Au pied du piquet fatigué
Vois
Ces petites fleurs
Si petites soient elles
Elles comblent l’émerveillement
Je croyais mes yeux confinés
A ne réclamer en ritournelle
Que l'obscurité
Maintenant je sais
L’espoir peut être démesuré
Lorsqu'il est attendu

Je suis sauvée

©


Théa Casamance
5 avril 2020 - Art et poésie




samedi 4 avril 2020

Le goût sucré d'une friandise






L’écho de tes chansons
Résonne dans le silence de la maison
J’entends des pas sur le sentier
Des tourbillons d’orage

Muets ou désinvoltes
Qui insistent et s’infiltrent
Dans l’entrebâillement des volets

Mes yeux fatigués œuvrent encore
A cette heure tardive
Se reposent une peu
Pour lire tes poèmes
Qui naissent inattendus
Un peu comme  un recueil
Que j’aurais déjà lu


Je m'y noie en douces apnées
Mes oreilles joyeusement gambadent
Joueuses et attentives
Elles écoutent sur le mur
Le chant lyrique des oiseaux
Venus picorer quelques graines

Chanson d’espoir et de liberté
Ils confient au ciel ma retenue
Et ma profonde solitude
S’envolent à travers les barreaux
De la fenêtre ouverte
Et me laissent en bouche
Persistant et tenace 
Le gout sucré d'une friandise
 Souvenir délicat et subtile
Jusqu'au prochain poème


©


Théa Casamance
2 avril 2020
«  Je te salue comme on fait la révérence » Bonois





Respiration





Tableau A.Martin



Envie démultipliée
De s'envoler
S'expatrier jusqu'à l'infini
Une respiration
Une seule
Un même souffle
La nuit sans doute
Le jour peur être
Juste le cœur en éveil
Juste l'émerveillement
Un cœur bat 
Loin très loin
D'une réalité morbide
La joie fleurit sur les tombes



©

Théa Casamance
Art et poésie mars 2020
Tableau A. Martin