lundi 29 septembre 2008

À l'ombre des Dieux



La vie s'emballe aux rythmes du jour
Mon âme titube grelote
Sous ce marécage de tristesses
Et je m'effrite - en marge
Loin des sentiers où je cueille mes folies

La rage m'étouffe
Me ronge les entrailles
Pourquoi se cacher sous les doutes
L'horizon dans le flou bivouaque
Sous un océan de lumière
Et je me demande
Pourquoi je suis si fière
De vivre libre et sans replis

Une vague se meurt à mes pieds
Et je m'endors
Sous les caresses du soleil
Qui me vampe un peu
La brise murmure altière
Des paroles généreuses qui me désaltèrent
Douce réalité amarrée à mes rêves

Viendras-tu me raconter une histoire
J'ai besoin de m'enivrer de mots merveilleux
Qui me font perdre la mémoire
Nourrissent mes espoirs
Et me font vivre heureuse
À l'ombre des dieux

-
Théa
29 septembre 2008

samedi 27 septembre 2008

Une inventive histoire







J'écris dans un incontournable délire 
Des désespérances muettes 
Des mots sans importance 
Qui sommeillent au fond d'un puits 
Dans l'imminence d'un cri 

 Les désordres qui m'oppressent 
Se nourrissent de ma détresse 
Impossible renversement des choses 
Une lumière pâle me nargue 
Ne traverse pas les nuages d'offenses 
 L'ombre de la terre s'étire sur la maison
 Surdimensionne la solitude 
Que j'enterre demain 
Dans l'oubli fragile des affres du passé 

 La vie respire le fleuve raconte 
Ne parvienne pas à distinguer le jour 
À travers les bruits de mon âme 
Je pleure simplement comme une enfant
Que l'on caresse un peu 
Pour qu'elle se taise 

 Et je cours au bord du fleuve 
Retrouver l'ombre auréolée d'inventifs espoirs 
Qui seule comble mes envies 
Mesurant à ce geste de la main 
Qui habille le cœur 
L'amitié fragile d'une inventive histoire 


©


 Théa Casamance
Septembre 2008








vendredi 26 septembre 2008

Le Sentiment du bonheur



S'il n'y avait rien que le vide
Si l'amour n'était que du vent
Simple souffle sous les caresses du désir
Néant le plus dense
Autour d'une crédule attirance

Si nos âmes en transparence
Savaient l'impudence des gestes
Sous l'assèchement des cœurs
Que deviendrait le sentiment du bonheur

Les cauchemars s'entremêlent
Dans les nuits d'insomnies
Sur les berges du fleuve
Rode la mélancolie

Les feuilles d'automne se balancent
Dans la désespérance
Et le sable sous mes pas
Crisse dans le vide - Une autre fois

-
Théa
Septembre 2008
Virgule

jeudi 25 septembre 2008

Pour que tu vives libre



Comme on caresse une rose
Dans l'aube silencieuse d'un matin d'automne
Bien trop belle pour la cueillir
Je regarde avec mélancolie
L'écrin de ce souvenir posé là
Sur l'étagère bien encombrée de ma mémoire

J'ai moissonné au bord des vagues
Ce trésor de nacre embrumé de chagrins
Comme j'épèle un soupir

Tes mains ont habillé mon corps de dentelles
Égrainé sur ma peau des milliers d'étincelles
Effleuré ma bouche
Gommé les empreintes du passé
M'ont libérée de mes chaines
Je cueille les étoiles aux plis des regrets
Le vent les emporte sans se retourner

La mer pour unique témoin
J'ai ouvert l'écrin sur un coquillage
Caressé de ma main les courbes d'un mirage
Et déposé doucement sur le sable
L'âme légère de ce très beau souvenir
Pour que tu vives - Libre

-
Théa
Septembre 2008

mercredi 24 septembre 2008

Des mots jolis



Je m'interroge rêveuse
Sur cette ombre en bordure du fleuve
Venue me porter en corole
Des mots jolis
Comme on cueille
Le matin dans l'aube insoumise
Des étoiles encore endormies

Un mystère s'envoile dans l'infini du temps
Se pose à mes pieds
Et je ne sais
Si je dois m'arrêter de pleurer
Pour rêver un peu

La pluie tombe paresseuse
Larmes d'envies
Venues du ciel pendant la nuit
Pour nourrir mes rêves
Et la source qui dans le silence
N'ose bruire

-
Théa
25 septembre 2008

dimanche 21 septembre 2008

Lui sait bien me dire



L’automne posé là si près de moi
Je m’envole avec les feuilles
Loin de la douceur de l’été

Voile de grisaille la tristesse
M’encapeline d’ennui
Le soleil m’évite préférant d’autres horizons
Et le jardin soupire dans la froidure d’une saison
Qui présage pour l’hiver
De bien jolis frissons

Je voudrais me coucher là sur le sable
M’enrouler au creux des vagues
Dormir à l’infini
Dans un océan sans rivages
M’éveiller sous de tendres caresses
Voir ton ombre sur la mienne
Dans la folie du vent et le chant des sirènes

Je me consume sans regrets sous les désespérances
Qui m’étouffent au lever du jour
La vie m’échappe
Et je me recroqueville louve solitaire
Au fond de mon gouffre

Mais je vous pense encore
Au milieu de mes délires
Et j‘entends sans vous voir
Vos paroles d’espoirs
Clocheter joyeusement dans le silence
Qui lui — sait bien me dire

-
Théa
21 septembre 2008

mercredi 17 septembre 2008

À portée du cœur



Je rougis de tant de folie
N'osant vous écouter
Devine l'effleurement de vos paroles
À mon oreille
La musique me rêve encotonne mon sommeil
Je m'endors lascive au fond des abysses
M'ensource de vos désirs
Me consume à votre ouvrage

Incertaine des chemins inutiles
Courant sur la grève
Je vous cherche sans espoir
Derrière les souffles en délire
Ne retiens que des mots de braise
Qui me décachètent le cœur
Et jettent à terre mon âme attentive

Je crie des mots insensés
Qui se perdent en désespérance
Dans le fracas de l'océan
Disparaissent dans l'aube meurtrie
Pour ressurgir en farandoles
D'irréductibles offrandes

Voyageuse insoumise
Dans l'éternel recherche d'une aubade
Fertile miracle à mes dérives
Je vogue sur les notes de ces musiques rares
N'osant relever la tête
Et parviens fatiguée courbée de doutes
Indiciblement charmée
À rejoindre — transparente — vos rivages
Pour enfin
Te respirer à portée du cœur

-
Théa
15 septembre 2008

mardi 9 septembre 2008

Charme

Perles de roses Toile Jacques Brochard

Pour vous
Ces fleurs à peine écloses

Pour toi
Ce bouquet de roses
Ces brassées de tendresses

Pour nous
La douceur des caresses
L’ivresse des parfums
La récolte du jardin

Sur vous ces perles de pétales
Audace des promesses
Qui font se rosir vos joues
Briller vos yeux d’allégresse

Je vous aime Madame
Oui je vous aime

-
Théa
Janvier 2008
Art et poésie

Le Bruit de la mélancolie



À l'ombre épaisse des arbres
Le clapotis des rames berce
Le silence qui paresse au fil de l'eau
Embrasse la grâce sauvage des voûtes obscures
Qui aspirent le promeneur audacieux

J'ose à peine respirer
Dans cette cathédrale de verdure
De crainte de déranger
Le murmure de prières
Qui s'élève des routes humides
Où glisse le voyageur du silence
Et de la solitude

Loin de la chaleur de l'été
De l'agitation des villes
Et du tumulte des hommes déplacés
Un calme insolent s'installe
Apprivoise les corps
Abreuve de paix les âmes
Et fait se dissoudre
Le bruit confus de la mélancolie

-
Théa
2008
Pour vous pêcheur à la ligne

Combien te faudra-il de temps



Combien te faudra-t-il de temps
Pour traverser les montagnes
Les neiges sont éternelles
Le froid recouvre les plaines ensevelies
Sous les ossements démunis de nos mémoires

Les chemins tortueux ne mènent nulle part
Enchevêtrement de vies écrites sans le vouloir
La mer grosse de nos larmes
Déborde sur les trottoirs

Pourquoi suis-je là sur le bord de vos tombes
J'existe — dérisoire
Allez déposez ailleurs
Les déversements de vies sans espoir

Je partirai seule
Emportée par des rubans d'étoiles
Laissant vos consciences se vautrer dans la lie
Je me souviendrai de vos yeux écarquillés
Justes étonnés
Lorsque le vent vomira
Mon âme consumée d'un espoir démesuré

-
Théa
Février 2006

dimanche 7 septembre 2008

Le Pin parasol



Là se cachait ma chimère
Mon regard se perdait dans le fouillis
De ses aiguilles
Et je me disais qu’il était très beau
Sans doute le reflet de l’autre
Celui qui l’avait semé
Pour que l’ombre de son feuillage
Abrite ses pensées

Des hommes l’ont scié
Branches à branches sectionné
Tout à tour démantelé
Pour qu’Elle puisse voir le jour
Sur une rue sans atour

Ce matin mes yeux ont aperçu
Dans un empyrée de lumière
Une grande tâche fière
Où mon cœur s’est pendu
Le beau pin parasol dans le jardin
À sa place est revenu

-
Théa
Juin 2007

jeudi 4 septembre 2008

Fenêtre (2)



Quelqu'un passe un instant
Me dire les mots que j'attends
Soulève la pierre qui referme le puits
Où les ténèbres m'attirent

Au fond des lassitudes
Qui peuplent mes habitudes
Les rythmes s'entrechoquent
Le silence redevient tourment
Je respire des étouffements d'air
L'étau se resserre

L'oiseau s'envole
Dans un ébouriffement de plumes
L'aube s'éveille sur la dune
Allume un soleil qui s'enrhume
Effleure les roses et m'étreint
Dans un raffinement de caresses subtiles
Que j'enfile très vite
Elles me vont si bien

Et la fenêtre qui cadenasse ma vie
S'ouvre enfin

-
Théa
Janvier 2008