vendredi 26 novembre 2010

Fais moi signe





Viendras tu jusqu’à moi
Sur ce sentier d’hiver
Où l’asphodèle se couvre de cristal

Viendras tu me faire oublier
Ces jours glacés
Ces rêves froissés
Ces désirs fanés

Le ciel rougeoie sur la campagne blême
Il fait froid dans mon cœur
Comme ce jour qui se meurt

Je t’ai tant attendu
Tant espéré
Je crois que je me suis égarée

Dans ce jour qui grelotte
As-tu besoin de mes bras
Pour te réchauffer
Et dans la nuit qui s'installe
Laisse moi au moins ton regard
Pour que je puisse t'apercevoir

Donne moi un peu de toi
Pour que je retrouve la foi
Un peu d’amitié pour ne pas oublier

Ce léger souffle sur le jardin
C’est peut être le tien
Alors dis moi ce que tu deviens
Fais moi signe demain


Théa
Bélesbat 26 novembre 2010


jeudi 25 novembre 2010

l'éclat d'une saison

Anonyme


Vois chaque aurore 
Essuyer une larme 
Avant le lever du jour 
 
Le silence étreint mon souffle 
L’oubli comprime ma gorge 
 Ne reviens plus jamais 
Cueillir des étoiles au fond de mes yeux 
Ne reviens plus 
Voler la lumière 
Dans mon ciel amoureux 
 
Je garde pour l’océan fougueux 
La pâleur de mon visage 
Mes regards éperdus dépouillant l’horizon 

 Le vent s’est calmé 
Et je me suis assise sur la dune 
Pour écouter sa chanson 
Lui confiant en secret 
La fin d'une histoire 
Cueillie dans l'éclat d'une saison 


©




 Théa Casamance
Bélesbat 22 Novembre 2010




samedi 6 novembre 2010

Le juste bonheur d'aimer

Tableau de Muciani


Mon âme est si triste 
 Que de chargements sans voiles 
 Le mât s'érige fier 
Sur le clapotis des eaux 
Et la brise qui ourle la mer 
Lui distribue encore 
Quelques caresses obligées
 L’esquif avance droit devant elle 
Aveugle et généreuse encore 
Oubliant les coups du sort 
Et le mépris des regards indifférents

 Aurons nous assez de force 
Pour atteindre la haute mer 
Et choisir aveuglément 
 Le chemin d’une île impossible 
 Inévitable échec de la démesure 
L’absolu est roi 
Dans les tempêtes impuissantes 
À nous redonner le moindre espoir 
 
 Abandonnée 
J'irai jusqu'à l'épuisement de ma ferveur 
Dans les horizons splendides 
Chercher l’or qui s’écoule de la tendresse 
Et redonne à l'aube l'envie du jour 
 J'irai chercher les derniers trésors 
Ceux qui fleurissent de l'amour 
Quand il côtoie fervent 
Les berges fragiles et lumineuses
 Du juste bonheur d'aimer 


©



 Théa Casamance
Bélesbat 6 nov 2010








vendredi 5 novembre 2010

Quand le temps glisse





Écrire un poème
pour libérer
l'infini d'un instant
et l'oublier
au pli d'une respiration

***

Tisser avec la solitude
des liens si étroits
qu'elle nous aspire
goulument
dès le moindre écart

***

Battre la mesure
pour que le vent
rythme nos soupirs
qui se s'enfuient
Dans l'embrasure du temps

***

Croire que tu viendras
à la lueur assurée
d'une lune malicieuse
éveiller mes désirs
dans l'aube pulpeuse


Théa
Bélesbat 2 novembre 2010



Et le ciel est miroir



Sur la mer disloquée
Le flux d’un hurlement fait écho
Aux derniers sursauts de vie
Les formes s’enduisent de cendre
La tristesse brise l'argile des coeurs

Au-dessus du marbre gris et noir
Le ciel est chagrin

Des chariots de brume voguent
Dessinant des nuages fous
Que poussent le vent d’octobre
Fourbu et indélicat

Sur l'étendue bruissante des eaux
Le ciel est miroir

Des ombres indécises poudrent l'espace
Un mystère inattendu et glacé s’installe
Amphibologie d’un mirage
Puits de lumière

Hésitantes les couleurs s'entremêlent
Et le ciel devient mer

Et la mer oubli dans ce jour blême
Qui s'épuise contre un horizon meurtri
Où la dune frisottée par la brise
Jette sur l’océan ce regard perdu
D'où chavire l’ultime espoir.


Théa
Bélesbat 4 novembre 2010