jeudi 28 janvier 2016

Pensées bucoliques






Les feuilles tombent doucement
Planent virevoltent hésitent
Elles semblent ne pas se presser
Profitent encore et encore
De l’affabilité du soleil

Au loin quelques bruits confus
On nettoie les machines
On range peaufine
Les saisonniers sont partis
Les vendanges sont terminées

Les arbres ne sont que murmures
Et les oiseaux ne semblent pas
Se soucier de l'automne
Ils déploient un conciliabule insouciant
Qui repose et calme

Les derniers boutons de roses
Réclament une eau précieuse
Les chevaux galopent près de l’étang
Semblent discourir entre eux
De cette saison incongrue

Happée par le spectacle bucolique
La beauté des images
La paix m'inonde presque déconcertante
Et les pensées qui m'abordent
Flirtent avec le bonheur

Théa
La grange septembre 2014





Billet poétique





Altruisme


Oublier un peu ce que l’on est
Pour que l’autre soit
C’est peut-être cela la convenance

Le cœur s’ennuie parfois
Se lasse de son miroir
L’âme préfère la lumière
Celle qui boit l’infini
Chaque fois que l’on regarde la mer

Oublier ce que l’on voit
Pour surprendre ce que l’on devine
C’est peut-être cela 
l'indulgence

Théa Casamance
La Grange 30 mars 2016


lundi 25 janvier 2016

Dites leur






Dites-leur que les mots nous  sont venus
De voir couler le sang des innocents
Les larmes ruisseler sur les visages fermés

Dites-leur aussi qu’il faut se battre
Grimper une à une chaque marche
Pour voir déboucher ce très beau projet

Dites-leur que nous avons écrit
Le cœur et l’âme meurtris
Pour que la liberté ne soit pas qu’une idée

Dites-leur surtout notre émotion
Que nous continuerons d’écrire et de dire
Pour que soit respectée la liberté d’expression

Théa Casamance


 « Anthologie pour la liberté d’expression »

mercredi 20 janvier 2016

D'un côté ou de l'autre









 Au regard de sa solitude il n’y avait que le crépuscule qui glissait le long de l’horizon comme le feu d’une passion négligée par l’autre…tout lui était étranger. Le village avait perdu de son charme et ne ressemblait ce soir dans la pénombre qu’à un ballet de fantômes grand-guignolesque. Demain le jour se lèverait sur l’ineffable déploiement de l’aube et elle aurait oublié ce moment d’incertitude se plongeant avec courage dans une journée d’occupations qu’elle qualifiait d’inutile. Seule l’écriture lui donnait l’impression de vivre. Elle éprouvait un plaisir certain à déplacer les mots les faisant vibrer au rythme d’un cœur qu’elle avait aussi sensible que les cordes d’un violon. Léa pensait qu’un jour elle pourrait disparaître au bout d’une nuit de chagrin quand les forces s’épuisent et qu’il ne reste plus que ce silence qu’elle entendait sans cesse lui ricaner aux oreilles comme le pire des démons.           

Et pourtant, elle l’aimait ce silence! Elle y puisait l’essentiel de ses rêves où elle se plongeait souvent oubliant l’incessant battement d’ailes des incertitudes et de l’indifférence qui l’entouraient. Elle aimait s’y retrouver pour écrire quelques pages qui lui ressemblaient tellement. Écrire de la poésie était sa principale occupation, elle trouvait dans ce style d’écriture, la beauté et la transparence dont elle avait besoin pour regarder la vie se consumer sans trop de chagrin. La solitude l’habitait tellement depuis le départ de son mari pour une autre vie, la laissant seule avec sa dépendance physique et son chagrin!

 La nuit était sombre, juste un éclat de lumière derrière les bouleaux, la lune ruisselait de condescendance, la maison hurlait de son mutisme habituel et la brise lui tricotait un châle de mélancolie. Elle eut un frisson, peut être devrait elle rentrer. Elle pourrait prendre froid...



D'un côté ou de l'autre (Nouvelle, extrait) 
Léa est une autre (recueil de nouvelles) 
Théa Casamance 





samedi 16 janvier 2016

Voyage sur l'oreiller






Sur les routes du monde entier
Je vais rêveuse le cœur en fête
Les mots trottinent dans ma tête
Je voyage sur l’oreiller

Si mes jambes sont muettes
Sur la toile je me promène
Vois défiler les paysages
M’émerveille de vos images

Vers la cité de vos rêves
Le chemin est escarpé
Mais là-haut sur les sommets
Le bonheur sera complet.

Lorsque vous reviendrez
Des souvenirs plein la tête
Le tour du monde j’aurais fait
Grâce à vous sans m’égarer


Thea
15 janvier 2016
http://4ticketsplease.fr