lundi 31 mai 2010

L'ineffable lumière





Le silence a eu raison de ma foi

Au creux du ravin
L’immortelle absence respire encore un peu
Juste ce qu’il faut
Pour que le givre de mes mains
Puissent la ranimer

Mes chagrins immuables
Se noient sur la vitre mouillée
où se répète l’instant magique
Inévitable envie d'images nécessaires

Le fond de moi-même
Se tapisse d'une suie enthousiaste
Plaide définitivement coupable
Piétine de peur l’impossible voyage
Le bout de la nuit sans doute

Devant moi l'ineffable lumière
Vibre de mes espoirs à repeupler le vide
Que la fête commence
Subtile éclat à mes délires
Qu'elle ignore à bout portant les indécis

Le silence se côtoie avec délice
Quand il appartient aux anges
Qui veillent au sommet des montagnes
Sur l’horizon défait
Des rêves irrésistibles

©


Théa
Bélesbat mai 2010



samedi 29 mai 2010

Toi depuis longtemps




 



Demain tout sera blanc 
Les roses auront fini de semer 
Leurs fragrances subtiles 
Sur le jardin derrière la colline 
Pâle et sans desseins
L'horizon se cache 
 J'irai cueillir les cailloux d'or
 Pour ensemencer l'autre chemin
 
 Sur mon corps transi
Une pluie de neige rose 
De la douceur des colombes
S'écoulera de mains besogneuses 
 Et fleurira le crépuscule 
Le jour sera aussi lumineux
Que la lumière 
Qui filtre du fond des océans
Un oiseau désabusé 
S’immergera dans l’éther 


 La nuit aura jeté sur mon cœur 
Un filet de caresses 
Dont s’émaillera la mémoire 
Et l’ange qui sommeille 
Au plus profond du gouffre 
Aura l’œil désespérément ouvert 
Sur un ciel sans étoiles 
Arborant le charme glacé 
Des tendresses délaissées

Toi depuis longtemps 
Tu seras déjà loin de moi. 

©


 Théa Casamance
Bélesbat mai 2010








mercredi 19 mai 2010

Le bruit de l'autre


Broderies d’images 
Aux confins des transparences 
Un arbre se cabre 
Verdoyant sous l’orage 
 Dans la brèche du silence 
J’entends un pas sur le chemin des solitudes 
Écho de la tienne 
Bruissements d’âme 
Aux abords de l'interrogation 
 Le soleil enrubanne l’olivier 
Plaisante avec lui sur les fleurs du pommier 
Jeux à l'envi 
Les oiseaux impatients bavardent 
Et je sens l’ombre d’une extase 
S’abreuver à la source 
Où je bois un peu de rêve chaque jour 
 Écoutes - tu aussi le bruit de l’autre 
Ses respirations 
Son souffle quand il se tait 
 Souris-tu simplement comme on rit 
D’un geste maladroit 
Impuissant à nous reconnaître 
J'entends dans l’absurdité de nos vies 
Le sang battre sous nos pas 
 Il se fait tard 
 Je tire les rideaux de ma pensée 
Pour que tu retrouves la tienne 
Et je m'abstiens 
Repliée contre moi même 
La main sur la feuille où tu respires 
Encore lointain 
Le cœur contre le mur 
 L’absence sait bien 
Ce qu’il me faudrait pour que je dorme un peu 
Un lit de fleurs voguant dans la brise
 

©


 Théa Casamance
Bélesbat mai 2010






mercredi 12 mai 2010

Exode




Loin des pleurs et des cris
Sur le front des regrets
Je ranimerai l'inaccessible tendresse
qui se cache dans ses plis

Je marcherai aussi longtemps que la nuit
Et le jour n’aura de fin
Que celle d’un lendemain défait
Quand le tourment s’enlace
Au cou du désespoir
Et que mon âme se perd
Dans d’immenses couloirs

J’irai chercher le vent
Plus loin que là-bas
quand l'absence aura fini
De jouer avec moi
Le jeu impuni de l'immobile oubli

Et si l’exode est sans espoir
Le chemin sans retour
Si tu ne revenais pas de tes voyages
Et que je te perdais pour toujours

Alors je creuserai au bord du fleuve
Ce trou sans fond
Pour y mettre en prison mes rêves
Et m’enfouir avec eux tout au fond


Théa
Bélesbat mai 2010


lundi 10 mai 2010

Les ailes du papillon



Je rêve autour des mots
M'envole là bas derrière l'horizon mouvant
Que côtoient quelques mélancolies
la nuit est tombée
Trop épaisse pour qu'apparaissent les étoiles
Gerbes lumineuses et abstraites.

Il ne me manque
Que cette caresse légère sur ma joue
pour que le bonheur me nargue
Et me renvoie l'image d’un manque
À bout de souffle
Epuisant les dernières espérances

L’amitié est si douce
Quand les ailes du papillon
Se posent sur une étoile
Qui pleure dans son sommeil

On entend alors dans le ciel
Les rires amusés des anges qui veillent


Théa
Belesbat mai 2010

samedi 8 mai 2010

Les mots du silence





Il pleut sur la ville des larmes inhabituelles
De petites gouttes caressantes et mauves
Qui habillent mes joues
Quand elles roulent sur ma peau

Éclat du bonheur sous des mots mystères
Des yeux qui brillent malgré tout
La terre s'abîme dans l'océan de lumière
Son ombre elle reste muette

J'attendais la nuit pour que mes yeux voient
J'attendais que le jour se taise
Pour entendre les mots frapper à ma fenêtre
J’attendais qu’un jour vienne
Différent lumineux

Ce soir je ne craindrai pas les ténèbres
Ni les monstres en délire
Rien ne viendra piétiner mes images
L’obscurité s'installe doucement
Dans la transparence d'un hiver

Noël en été peut être
Et les enfants émerveillés
Dormiront contre les mots du silence..


Théa
Belesbat 8 mai 2010



le livre du silence




Parfois des oies sauvages
Se posent sur le sommet du vent
Pour veiller sur Elle

Éperdue d'amour pour l'invisible
Égarée dans les profondeurs des ténèbres
Elle attend la fonte des neige
Pour regagner la vallée

Elle lira le livre des nuages avant de mourir un peu
Et déposera sous l'oreiller
Celui que lui a offert le silence

Le regard vide Elle l’apercevra
Dans la transparence des images
De l'autre côté du fleuve
Berçant les ombres avant de disparaître

Le gué lui permettra sans doute
De le rejoindre plu tard
Lorsqu’elle aura séché ses larmes
et que les contours du jour auront disparu
Pour laisser le crépuscule libérer sa pensée
L’aube qui se lèvera demain
Lui portera peut être les mots qu'elle attend...

Apaisée l'espérance apprivoisée
elle se reposera désormais contre ses rêves
abandonnée libre


Théa
Belesbat 8 mai 2010




mercredi 5 mai 2010

Esquisse


Edith Van Opsta


Elle s'est assoupie un moment
Rêvant de partage
et de la douceur de ses yeux
Lasse elle a replié ses ailes
S'abritant sous les nuages
Venus ourler ses espérances

Demain quand le jour se lèvera
Elle oubliera l' ombre
Venues dissimuler ses jardins
Et d’incessants battements d’ailes
La feront s’envoler sur l’autre rivage
Celui des images transparentes
Des recours impossible
Et de la tendresse oubliée

Toi tu refermeras la porte
Heureux de l’avoir connue
Et tu retourneras dans ton silence
Bercer tes souvenirs au creux de toi-même
Dessinant dans le temps qui s’écoule
L’esquisse d’une ingénue
Venue butiner
Dans l’entrebâillement d’une vie


Théa
Bélesbat 5 mai 2010


Bonheur





Le ciel en éclat de rire
Bleu comme une envie

Je respire

Des états d’âme compressifs
Au bord de l’implosion

J’invite

Les parfums et les couleurs
A rayonner en cœur

Je souris

A la caresse sur ma joue
Ébauche de douceurs
Laissées par le bonheur


Théa
Bélesbat mai 2010



lundi 3 mai 2010

Le pot au noir

Le pot au noir (absence de vent)


Le vent s’emmêle dans mes cheveux 
Courtise les branches du pommier 
Dérange les arbres du verger 
Qui plient sans se casser 

 Le vent m’entraîne dans ses jeux fous 
Mon dieu que j’aime ce voyou 
Il me sourit et vocifère 
Me charme et fait le fier
Et me donne rendez vous 
Derrière l’église de chez nous 

 S’il me caresse autant la joue 
C’est qu’il a déchiré
Mon jupon de soie brodée 
Et j’ai rougi comme une pomme 
Quand mon corsage s’est envolé 

 Ah le vent qui me taquine 
Le vent de tous les temps 
Que j’aime cet insolent 
Qui sait se faire entendre 
Mais parfois se fait attendre 


©




 Théa Casamance
Belesbat 3 mai 2010