lundi 4 août 2008

J'ai tout donné



Les monstres se plaignent à nouveau
Réclament sans cesse leur dû
Quel dû — j'ai tout donné

Elle est trop longue cette nuit
Qui s'installe à peine commencée
La vie me supplie d'en finir
Trop dure pour l'oiseau qui se balance
Au dessus du vide
Trop amère pour celui qui boit
À la source de la lumière

Là doucement mon corps
Ne t'agite pas au bord du précipice
Aucune main ne viendra prendre la tienne
Cette plage est trop loin
Que tu abordes dans tes rêves
Les bras chargés d'espérance

Derrière moi la foule morbide clabaude
M'abandonnerez vous
Au milieu de cet océan d'algarades
Vous qui savez les désordres
Et les parfums de mon jardin
Du fond de ma détresse
Mon âme vous en conjure
Venez me chercher
Je ne veux plus veiller

Dans l'aube souverain en habit de brume
Le rival vaincu s'esquive
Aucun éclat dans le matin
Où le silence me laisse entendre
Les mots que j'attendais
La voix est présence
Et le jour qui commence
Éclabousse de vérité

-
Théa
Janvier 2007

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Venez me chercher
Je ne veux plus veiller"

Deux vers d'une intense émotion...

"J'ai tout donné"...

L'épuisement, oui, c'est exactement ce que je ressens en te lisant, Théo, épuisement, lassitude, abandon...

balila

Théa Casamance a dit…

tu as bien compris Balila ...je me souviens de ce moment d'écriture...un cri dans la nuit...

merci d'être venue me chercher...