mardi 2 février 2010

Tant que je n'aurai pas


Tant que je n'aurai pas

 Tant que je n’aurai pas mis le feu à nos ventres, 
Que notre peau n’aura le grain fin des galets 
Qui ont subi les flux des énormes marées 
Dont parlent en tremblant, les yeux dans la terreur 
En pensant aux marins, 
les veuves qui les pleurent. 

 Tant que je n’aurai pas 
 Aboli l’esclavage et libéré l’enfer 
Des soutiers corvéables aux muscles éclatants 
Des fonds de nos galères, 
où nous jettent nos sens, 
Où je m’accroche à toi, par tes seins, par tes hanches… 

 Tant que je n’aurai pas… 
 Pénétré tes secrets là où, chauds et humides, 
Il te semblait hier qu’ils étaient à jamais 
A l’abri des soupirs que tu n’as jamais eus 

 Tant que je n’aurai pas… 
 Etouffé tous les cris que ta gorge niera,
 Quand je m’enfoncerai dans ton corps torturé 
Entre le poids du « non » et l’incendie des « oui », 
Écartelant d’un coup fantasmes et envies. 

 Tant que je n’aurai pas emprisonné tes mains, 
 Ni forcé ton regard à tant capituler 
Que tu seras perdue au point où se retrouvent 
Les points de non-retour… 

 Tant que je n’aurai pas… 

  Lui 25 mai 2009  

Elle
 
 Tant que je n'aurai pas dans ces instants si beaux 
le ressac de la mer pour couvrir mes sanglots 
Vos lèvres dans la nuit étoufferont mes cris 
La brise sèchera des larmes d'utopie 

 Tant que je n’aurai pas dans la nuit qui m’étreint 
La corde pour me pendre au lit de nos ébats 
Libérant mes ardeurs pour un certain combat 
Vos mains endigueront le corset de mes reins 

 Tant que je n’aurai pas le son de votre voix 
Pour me dire des mots qui ne se disent pas 
Seulement à l’oreille ou bien dessous les draps 
La rumeur du désir s’éloignera de moi 

 Tant que je n’aurai pas votre main sur mon ventre 
Pour conduire les chevaux dans un dernier galop 
À la source bruissant qui jaillit sous la sente 
La ferveur des soupirs restera sans écho 

 Tant que je n’aurai pas au plus fort du désir
 L’attrait de l’au-delà prolongeant le plaisir 
Mon cœur en léthargie retenant ses élans
 Continuera toujours de chevaucher le vent 

 

©


  Théa 29 mai 2009







1 commentaire:

Lotus a dit…

Par respect pour les deux plumes qui se donnent la réplique dans ces textes, je dirai simplement ceci...vous êtes en parfaite harmonie.J'espère VOUS lire à nouveau.

Lotus