vendredi 19 mars 2010

Une aube crucifiée




Les yeux dilatés le regard pétrifié
ils ont supplié le ciel de les épargner

Nuit si longue

La raison agonise
Embrasse le vent devenu fou
Furieuse la mer un par un les borde
Viole leur sommeil
Étrangle leur vie
Les livre au silence infini

Les vagues dévorent engloutissent
Explosent d'appétence
L'océan s'insurge
Ingurgite hommes et troupeaux

Nuit défigurée

De refus et de mémoire
Rien ne sera plus comme avant
Sur ces terres repues de lumière
Où l’eau est revenue prendre la place
Qu'elle occupait hier

Aube crucifiée

Glauques misérables
les fantômes des maisons voguent
Inconsolables
et l'enfant s'endort à jamais
dans les bras glacés de la mer



Théa
Tempête Xynthia
28 février 2010


2 commentaires:

Idiotèque a dit…

C'est un hommage brûlant que tu graves ici, Théo... La plaie est toujours à vif, et les mots sont nécessaires pour les aider dans leur deuil commençant...
Ton poème fixe bien le chao de l'évènement, où la raison ne peut, comme tu le dis, que sombrer...
Je reviendrai avec plaisir parcourir ton blog, Théo, il a su... m'apprivoiser :D
Bises !

Théa Casamance a dit…

oui idiothèque je suis très marquée par cette épopée heureusement ma maison n'est pas en bordure de mer directe mais je me souviendrai tte ma vie du vent qui soulevait le toit..et du bruit sinistre de la mer.


bises à toi

monik