vendredi 13 mars 2009

Ce qui me reste d'envie



J'ai longtemps écouté le fleuve chanter
Couru derrière le vent en riant aux éclats
Joué avec les mouettes
Qui s'envolaient sous nos pas

Je plonge inéluctablement dans un gouffre
Glisse le long de ses parois gluantes
Sans pouvoir m'accrocher
Rien ne peut m'attendre désormais
Qu'une faux arrogante et enjôleuse

Je n'ai plus de regards
Les berges absorbent les dernières ombres
La nuit salue définitivement le jour
Les forêts profondes brament un silence
À défigurer les tympans
Et mes soupirs s'amenuisent à vouloir refleurir les déserts

Dans l'incontournable diablerie
Les mots ont eu raison de ma confiance
La farce supplante désormais la vie
Et le commerce reprend son inévitable tâche
Laissant mes rêves en berne

Je ne vois que ma solitude
Qui se reflète dans l'eau glauque
Du fleuve souillé
Et m'ingère sournoisement

Où donc se cache la vérité
Qui croit-on abuser
Je suis libre de ma pensée
Mon âme respire d'un sommeil attentif
Et si ma désespérance s'incruste encore
Je crois que la tendresse du soleil
Qui caresse mon corsage
Peut à nouveau raviver
Ce qui me reste d'envie

-
Théa
Bélesbat, 12 mars 2009

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Voilà un texte plein de désespérance Théo.
La vie n'est-elle pas elle-même une farce? A nous de ne pas nous laisser prendre et surprendre.

Surtout ne jamais sombrer ni dans les eaux troubles ni dans les torrents...

J'ai apprécié le fond et la forme.
Cela m'a donné matière à méditer.

Lotus

Théa Casamance a dit…

oui lotus ne jamais sombrer..
j'ai apprécié ton commentaire
à bientôt

je t'embrasse
théo