vendredi 26 juin 2020

Offrons nous le voyage


Photo Gwen Avila

Libre de la solitude éprouvée
Ce rêve dévoile un visage
Fleur offerte au jardin des pleurs
La nuit étreint les images
Et la lune fidèle au spectacle des ombres
 Insuffle aux jeux frivoles des muses
Caches-caches et farandoles
Qui exhalent la mélancolie
Broyeuse des âmes désemparées


Si la tristesse compte ses pas
A broyer nos âmes
Offrons nous le voyage
De la miséricorde et de l’espérance
Rien n’arrête le zeppelin léger
Qui  s’élève très haut dans les nues
Poussé par des vents offensés

Ne pas attendre
Partir  loin d’ici

Ailleurs mais pas ici
Où les âmes sont proscrites
Et les gestes pitoyables
Ils blessent la joie et la sérénité
Indispensables à nos chemins
Pour continuer d'avancer 
De l’autre côté des consternations
Tu peux venir me chercher
Nous ajusterons nos pas solitaires
Et passerons le gué


Le scintillement miraculeux 
De la rivière Espoir
Ruisselle déjà sous des yeux étonnés
Et chasse la mélancolie

©


Théa Casamance
20 juin 2020 Ailleurs mais pas ici





lundi 8 juin 2020

L'arbre des fêtes




Photo Christiane Bazin


Sous l’arbre ancêtre
La mémoire est sans faille
 Combien de joies
Éclats de rires en tête
De verres pleins
De bouchons qui valsent
D'oiseaux qui s'égosillent
Entrecoupés des bavardages 
D'enfants devenus grands
Sous l’ample tilleul
Malgré quelques guêpes
    Combien de fêtes 

Les sourires la grande famille
Les anciens sont là aussi
Souvenirs en fête
Aucun n’est absent dans ma tête
Il ne manque personne
Dans la grande maison verte
A l’ombre du bel arbre
C’est la joie à tue-tête
Un peu comme un port
Où l’on s’arrête
Avant de repartir heureux
Le cœur en fête


©


Théa Casamance
6 juin 2020 Les blés d’or
Art et poésie




mardi 2 juin 2020

Le bruit de tes pas



Poésie urbaine Rennes

Entre les volets entrouverts 
De la fenêtre close
En contrebas le regard se pose
Sur l'arbre de l'avenue
Joli clin d’œil à la vie
Ce début de printemps
L'a couvert de fleurs
C'est que du bonheur

Dans la rue muette
Les bavardages se sont tus
Les éclats de voix
Les rires aussi
le temps s'est figé
La joie doucement s’en est allée

Derrière les yeux de la fenêtre
Le bel arbre rose
Solitaire et grandiose
 Renaît  à la vie
Et le chant des oiseaux
Les hirondelles qui volent bas
Le silence de la rue
M’inventent ce soir le bruit de tes pas

©


Théa Casamance
1 juin 2020 Les Blés d’or
Confinement à Rennes
Art et poésie





lundi 1 juin 2020

Point de ciel étoilé






Dans les chemins entravés de cailloux
Qui prendra ma main
Dans ce jour vide de tout sens
Où ma solitude me désespère.
Inconsolable
Je pleure
Point de ciel étoilé
Point d’audaces démesurées,
Ma poitrine se soulève
Et la même question se pose
Glaive péremptoire au-dessus de ma tête.
Faut-il continuer,
Se rendre à l’évidence,
Reconnaître d'avoir pris
 Le mauvais sentier?

 J’ouvre alors mon clavier
Et pars rejoindre les poètes
Décharnés
Qui volent comme des corbeaux noirs
Sur les lignes qui m’obsèdent.
Le calme revient peu à peu?
Mes larmes sèchent,
Et ma lecture me redonne la force
Nécessaire pour faire un pas,
Puis un autre solidaire.

Poète
Poursuis tes phrases mystérieuses
Et tes mots étranges
Dont je devine exactement le sens.
Ce soir la nuit viendra parfaire
Ce moment de folie
Où parfois étrangère à la vie
Malgré moi je chemine
Infatigable et volontaire.
Le courage prendra ma main
Je traverserai les eaux profondes,
De l’autre côté du gué
Se promènent calmes et insensibles
La guirlande des ombres.

©


Théa Casamance
1er juin 2020 - Les blés d'or