Timidement on se salue
On parle à voix basse on chuchote
Sous les lampes entonnoirs la lumière ambre la pénombre
Et Dans le cliquetis confus des boules
Qui roulent frappent le rebord des tapis verts
Les joueurs blaguent rient aux éclats
Les doigts s’allongent avec précision
Sur le long bois fin et verni
On se concentre on ajuste on tire
Au comptoir quelques habitués observent la salle
Où se joue le ballet mystérieux et secret des regards
Dans le mutisme insidieux des interrogations
La musique s’enfile à travers le dédalle des tables
S’infiltre dans le chahut
Une femme au fond dans son fuseau noir
Bat la mesure avec son pied
Le rythme s’installe
On se soupçonne on s’ignore on se devine
Un homme détonne presque ridicule
Dans son complet noir intimement cravaté
Il semble s’être égaré au milieu des joueurs
Qui feignent libérés de leur journée de travail
Loin des questionnements de leur vie
On s’apprivoise on s’observe on se mesure
Dehors le froid gèle les derniers noctambules
Les oblige à pousser la porte
Pour rejoindre dans l’ambiance feutrée les autres
Qui l’attendent pour compléter une équipe
Et le temps passe dans la légèreté et l’insouciance
Entre billard et jeu de fléchette
Mais aussi bavardages posés au comptoir
Avec l’accueillant derrière son bar
Qui toujours jovialement vous reçoit
Chaque soir avec le même plaisir
Théa Casamance
Bélesbat le 8 février 2012
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