....Léa aimait ces étendues
couvertes de vignes, les cépages bien alignés d’où détalaient souvent de gros
lapins à peine effrayés, les champs de blé immenses ondulant sous la brise, et
les prairies où parfois le soir elle surprenait l’envol majestueux du héron
cendré. La campagne respirait le bonheur,
le spectacle d’une nature fourmillante pleine de surprises et de
richesses. Souvent elle rêvassait en regardant les vaches paître dans les
prés en fleurs. Elle appréciait l’image bucolique que lui renvoyait la scène,
pleine de poésie et de bonheurs insoupçonnés.
Le soir Léa s’asseyait
dehors sur un banc devant le manoir qu’elle habitait et pouvait rester des
heures à contempler la nature. Les aigrettes virevoltaient en nombre au
crépuscule allant et venant sur les bords de l’étang. C’était un peu une vie d’audace
qu’il y avait dans ces campagnes, une vie honnête pleine de simplicité, de persévérance
et d’entraide. On se prêtait volontiers le tracteur ou la pailleuse, et si le
travail avait été dur, on se souvenait seulement du contentement qu’on avait eu
à le faire.
Elle se sentit une
admiration certaine pour tous ces hommes et femmes pas toujours convaincus de
la richesse de leur métier parfois bien difficile. Un beau métier pensa-t-elle le
plus beau métier du monde.
Le jour déclinait, derrière la tour du château
le soleil jouait à cache-cache. Léa ne boudait pas son plaisir, elle pensa à Marie
Barbotte dans sa maison de solitude et de souvenirs...... Marie Barbotte (extrait)
Léa est une autre (Nouvelles)
Théa Casamance
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